REGULATEUR (LE) , tome INT1
L'intégrale - Tomes 1 à 3

Aristide Nyx est ce qu’on appelle un régulateur, un homme par le bras duquel la mort peut arriver. Employé par l’organisation du crime Hadès, il a pour mission d’assassiner froidement tous ceux qui, de par leurs agissements corrompus, lui sont désignés. A la suite d’une mission de routine consistant à détruire un zeppelin convoyant plusieurs députés, il se voit proposé de réguler une jeune femme Samsonne dit Scorpionne, tueuse à gage spécialisée dans les attentats politiques, qui s’est évadée récemment d’un établissement pénitencier. Après avoir vu la photo de la cible, Nyx décide de refuser le contrat. En effet, cette dernière n’est pas sans lui rappeler son enfance terrible vécue à l’institut Tartare qui l’a depuis rendu dépendant d’un pondérateur cardiaque. C’est alors qu’il est contacté par Moros, l’un des pontes d’Hadès, qui lui demande de retrouver la trace du Député Typhoeus, candidat aux prochaines élections présidentielles et assurément la cible de Scorpionne. Obligé de remplir cette mission, Nyx fait appel à son ami archiviste Zelos pour qu’il lui trouve des informations sur les deux individus. Les premiers indices glanés lui confirme bien le lien que la jeune femme prénommée Ambrosia, qui s’est engagée dans les Groupes Noirs, a avec son passé. Lors d’un match de Rockett Ball, Nyx parvient à localiser Scorpionne et à sauver Typhoeus. C’est en interrogeant la belle blonde que le régulateur va découvrir le complot qui se trame au niveau des plus hautes instances de Biapolis et auquel il participe sans le savoir.

Par phibes, le 12 décembre 2016

Notre avis sur REGULATEUR (LE) #INT1 – L’intégrale – Tomes 1 à 3

Lancée au début de l’année 2002, cette saga portée par le scénariste prolifique Eric Corbeyran et par les frères Moreno (Eric et Marc) s’est achevée, après avoir connu un certain succès, au bout de six tomes en septembre 2014. Aujourd’hui, les éditions Delcourt ont décidé de la republier en deux intégrales, de façon à satisfaire les lecteurs qui auraient raté les éditions originelles.

Ce premier cycle qui regroupe les trois premiers épisodes nous immerge dans cet univers post-apocalyptique (à la suite d’un bouleversement écologique planétaire) « rétrofuturiste » – genre steampunk -, grevé par une industrialisation et une mécanisation à outrance. Via cet environnement étouffant qui met en évidence rapidement une organisation sociétale qui légalise le crime par le biais des fameux régulateurs, l’on se focalise sur l’un d’entre eux, Aristide Nyx, dont la destinée va être de s’opposer à une manipulation de grande échelle.

Afin d’en dévoiler les tenants et les aboutissants, Eric Corbeyran a pris le parti de travailler en profondeur son héros et de faire interpénétrer son passé avec le présent. Utilisant pour cela la belle Ambrosia comme fait déclencheur, il nous dévoile une destinée particulièrement dure et dramatique, que les péripéties à venir vont faire ressurgir. Force est de constater que sous ses apparences un tantinet complexe, l’intrigue mise en place dès la première partie qui fait la bascule entre les époques prend forme autour du Régulateur. Par ce biais, elle nous entraîne dans des circonvolutions fantastiques volontairement oppressantes en connexion totale avec le cadre général.

Evidemment, cette enquête menée par Nyx, rejoint par Ambrosia, est l’occasion de mettre en évidence des moments forts et de donner lieu à des actions hors normes. Là aussi, Le scénariste a souhaité faire fort en nous rendant témoins de confrontations complètement atypiques, ne serait-ce que pour bien entretenir ce climat complètement exotique, partagé entre ambiance du 19ème siècle à la Jules Vernes et vision futuriste.

Le jeu à quatre mains des frères Moreno est l’occasion de découvrir une mise en images très colorées on ne peut plus surprenante et surtout très fouillée. On pourra être subjuguée par la richesse de leur dessin, de son relief, qui donne vie à une société particulièrement oppressante, bardée de métal, de tubes, de décors urbains sans végétation, d’engins de toute sorte et de personnages affublés certains comme des robots, d’autres comme à l’époque victorienne. Le travail est énorme et témoigne une volonté de peaufiner indéniable qui, malheureusement, semble sur le troisième épisode se déliter défavorablement (du moins au niveau des personnages).

Une première intégrale en toute simplicité (sans making off, dommage !) qui met certes l’eau à la bouche et qui, évidemment, donne envie de lire la seconde. Pour cela, il faudra attendre un petit peu !

Par Phibes, le 12 décembre 2016

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