Un regard par-dessus l'épaule

Pepe a 11 ans, c’est un garçon qui a beaucoup d’imagination et qui aime justement réfléchir aux bêtises qu’il pourrait faire.. Ce jour là, en rentrant de l’école, il achète des pétards, bien décidé à les cacher dans sa chambre, loin du regard de sa maman ! Mais en passant par le salon, il aperçoit une petite statuette qui bouge. Intrigué, il se rapproche et bascule soudain dans un monde étrange, loin de chez lui. Poussé par le désespoir et la curiosité, il avance progressivement et glisse de monde en monde, poursuivi par une mystérieuse bête qui grogne après lui…

Par fredgri, le 31 juillet 2016

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Notre avis sur Un regard par-dessus l’épaule

Cet album est paru initialement en 2010, il s’agit ici d’une réédition qui contient d’ailleurs un petit cahier graphique en fin de volume, histoire d’apprécier le coup de crayon de Tony Sandoval, ses recherches, son univers complètement atypique ! Au point ou l’on peut être amené à rêver d’une version crayonnée, tellement c’est beau !

Toujours est-il que dès la couverture nous entrons dans un monde onirique et fantastique, un croisement d’Alice et des univers de Tim Burton. C’est souvent très beau, mais parfois assez inquiétant aussi (voir même horrible comme par exemple la scène avec le lion !!!). D’autant que le petit Pepe n’arrive pas à s’en extraire, qu’il perd espoir d’un jour retrouver le chemin vers chez lui !

Derrière cette longue errance qui l’amène à passer d’un monde à l’autre, le jeune garçon se découvre, réfléchit sur sa façon d’être au grès des rencontres, des conseils qu’on lui donne. Toutefois, l’écriture de Pierre Paquet reste d’un bout à l’autre extrêmement subtile, elle dévoile un jeune "héros" volontaire, même s’il reste avant tout un enfant, parfois encore assez immature.
Tout est transcendé par la richesse de ces univers aux limites de l’absurde et du non sens, mais surtout par le graphisme de Tony Sandoval qui extrapole complètement le récit lui même en nous offrant un dessin particulièrement doux qui s’abstrait malgré tout des notions d’anatomie, de réalisme.
Les silhouettes se devinent à l’horizon ou dans la pénombre d’un couloir, les couleurs deviennent franches ou joliment désaturées, les cases se texturent et l’artiste joue très habilement avec tout ces éléments pour nous emporter à la suite de Pepe, nous faire rêver, nous interpeler alors qu’on se demande bien ou va nous emmener cette aventure (Pepe va-t il simplement, comme Alice, se réveiller à la fin ?)

Un magnifique album très intrigant, qui a le mérite de nous interroger sur ces restes d’enfance qui persistent dès que l’on ferme les yeux…

Par FredGri, le 31 juillet 2016

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