RED SKIN
Welcome to America

Aux USA, lors de la chaude avant-première d’un film porno, Lynn, l’actrice principale, se retrouve face à une horde de détracteurs en furie menés par la puritaine Jacky Core. Obligée de battre en retraite, elle finit par fuir en voiture jusqu’à ce qu’elle croise, au passage d’un pont, un individu curieusement vêtu qui se jette sur son véhicule et la tue horriblement. Trois mois plus tard, à Moscou, la sculpturale Véra Yelnikof, espionne de son état, revient d’une mission réussie à Kaboul et jouit de quelques jours de repos bien mérités. Malheureusement, à peine profite-t-elle de son retour en famille qu’elle est appelée par sa haute hiérarchie pour une nouvelle mission qui doit l’amener aux Etats-Unis. En effet, un justicier se faisant appeler Le Charpentier est en train d’écrémer tout ce qui ressemble à un gauchiste et par ce biais, contribue à augmenter la notoriété de Jacky Core et son mouvement puritain fasciste. Afin de lutter contre cette ascension menaçant les intérêts russes, les hautes sphères du Kremlin ont décidé de créer un autre super-héros aux Etats-Unis qui pourrait rivaliser avec Le Charpentier et de fait, le faire tomber. Contre son gré, Véra se voit désignée pour assumer ce rôle. Mais pour cela, il lui faut une couverture et cette couverture, c’est Lew Garner, un metteur en scène de films pornos, qui va, à son insu, la lui fournir. Red Skin vient de naître !

Par phibes, le 26 septembre 2014

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Notre avis sur RED SKIN #1 – Welcome to America

Cette bande dessinée au premier de couverture généreusement évocateur sonne profitablement la réunion de Xavier Dorison (Long John Silver, Sanctuaire, W.E.S.T., Les Sentinelles…) et Terry Dodson (Songes…), deux artistes d’horizons certes différents mais doués pour créer des aventures intenses scénaristiquement et graphiquement incontestables. Aussi, c’est avec une certaine appétence que l’on plonge dans cet opus, qui doit nous permettre de faire la connaissance de la voluptueuse créature et le contexte particulier dans lequel elle évolue.

Il ne fait aucun doute que la matière est là, bien accrocheuse. Xavier Dorison nous plonge dans un univers inspiré comics qui entremêle bien harmonieusement super-héros, humour, sensualité, action en tout genre et affrontements idéologiques. Pour cela, il nous plonge en pleine guerre froide et fait intervenir des personnages assez charismatiques. A commencer par la belle russe Véra qui a la spécificité de conjuguer un corps de rêve, des aptitudes hors normes et de ne pas avoir froid aux yeux. Ces spécificités suffisent à lui faire franchir le rideau de fer dans une mission telle qu’elle les aime (et nous aussi), certes très active mais aussi un brin enfiévrée (au regard de sa couverture chez Lew Garner). En face d’elle, le scénariste lui oppose deux détracteurs, la puritaine Jacky Core et l’insaisissable Charpentier, ange de la mort qui l‘appuie dans son ascension.

A l’instar des nombreuses héroïnes dont on a pu suivre les péripéties « souterraines » aventureuses comme Poison Ivy, La contessa…, Eva trouve donc sa place dans la galerie des super-femmes sexy qui ont la prétention de foncer presque tête baissée dans la bagarre. Il va de soi que ce personnage crève les vignettes par son charisme et également par cette faculté qui lui permet de rebondir dans toutes circonstances, et ce, sans peur et sans reproche. Evidemment, compte tenu de la plastique volontairement aguichante, le scénariste a souhaité jouer à fond la carte de la sensualité, un parti pris qui n’est pas forcément désagréable, qui donne un côté libertin à l’aventure et qui génère de bonnes scènes cocasses.

En terme d’intrigue, ce premier tome donne les grandes orientations, et nous permet, grâce aux facéties de l’espionne de passer somme toute un bon moment de détente. Malgré tout, dans le contexte général, on a le sentiment que, quelque part, l’histoire manque dommageablement de corps (pas celui de l’héroïne), de consistance et n’arrive pas à nous saisir totalement.

Terry Dobson, artiste à part entière qui évolue généreusement dans le domaine du comics (il participe activement dans de nombreux collectifs chez Marvel France ou Panini dédiés aux X-Men, à Star Wars, aux Avengers, à Spider-Man…), nous livre un travail pour le moins agréable. Ayant toutefois délaissé le trait envoutant employé dans la saga Songes, ce dessinateur hors pair a opté cette fois-ci pour une mise en image plus classique. Bien que l’on recense un manque de définition dans certains champs, l’on peut toutefois saluer la prestation graphique qui permet tout d’abord de mettre en scène une protagoniste aux formes idéales superbement maîtrisées (un plaisir pour les yeux) et ensuite, de restituer un ensemble pictural homogène et réaliste. Sur ce dernier point, les scènes d’actions sont pléthores et bien orchestrées, dans des effets sonores bien concluants.

Une introduction d’une équipée somme toute animée et entreprenante, qui peut être considérée comme un tour de chauffe et qui devrait revenir, on l’espère de tout cœur, dans des dispositions plus solides et intrigantes. Le prochain opus saura nous le confirmer !

Par Phibes, le 26 septembre 2014

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