Red Angels

Li Yosha est propriétaire d’un petit immeuble qui abrite principalement des prostituées, en couple ou non. Jour après jour, il est le témoin de vies qui s’effondrent, de destins sans issue, perdues dans un système qui n’est là que pour les exploiter. Parmi toutes ces filles, il revient sur le parcourt de trois d’entre elles…
A Ping qui est battue par son mari qui perd systématiquement au jeu tout ce qu’elle ramène ! Soeur Tang, une quadragénaire usée par la vie qui tapine pour payer les études de ses filles. Et Xiao Lan, qui espère ainsi mettre suffisamment de côté pour ensuite vivre la belle vie, alors que, naïvement, elle tombe dans tout les pièges qui se présentent !

Par fredgri, le 14 novembre 2016

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Notre avis sur Red Angels

Dans cet album assez troublant, les auteurs nous racontent le destin de trois femmes qui sont "tombées" dans la prostitution et ses dérives et qui doivent affronter, de plein front, la réalité d’une vie ou elles ne sont pratiquement plus considérées comme des êtres humains !

Nous entrons donc dans ces existences désespérées, ou la prostitution apparait comme le moyen le plus directe d’avoir de l’argent, mais un argent qui rend dépendant d’un système de pouvoir malsain. Ces femmes vivent perpétuellement sous la pression de leurs clients, de leur mac ou d’un quelconque compagnon. On est touché par le drame qui se devine derrière le regard des unes et des autres, derrière cette réalité pathétique. Cette femme qui n’arrive pas à échapper aux coups de son mari, cette jeune prostituée qui se fait des illusions sur la moindre promesse d’une vie meilleure qui pointe le bout du nez, ou encore cette quadra qui peine à animer la moindre étincelle chez le client qui se présente !

Tout est triste et désillusionné, même dans les moments les plus calmes on devine un reflet qui vient tirer vers le bas ces femmes.

Aucun réel parti pris dans ce scénario qui se contente la plupart du temps de relayer les divers épisodes, les plus marquants, de ces moments de vie. On sent bien que, malgré tout, le scénariste "aime" ces filles de joie qui restent émouvantes, mais il demeure en retrait, s’implique juste ce qu’il faut pour donner un peu de relief au récit, sans pour autant se lancer dans un combat revendicateur. Ça n’est pas l’enjeu de cet album qui garde tout du long sa vision documentaire !

En contre partie, graphiquement, c’est beaucoup plus vivant, avec un vrai travail sur les ambiances colorées, sur les cadrages, en laissant de côté les expressions. Mais c’est très beau, surtout les très jolis mariages de couleurs vives, les clair obscurs !!!

Un album qui fait réfléchir, indéniablement !

Par FredGri, le 14 novembre 2016

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