RECUL DU FUSIL (LE)
Les batailles

Pour avoir fricoté avec Solange, la femme de celui qui l’avait accueilli à Paris, Fernand Tormes a confirmé son engagement dans les Brigades internationales afin de lutter contre les forces nationalistes en Espagne. Aussi, sans demander son reste, le jeune provincial a rejoint ses compagnons d’aventure pour embarquer à bord du train qui les amènent à Madrid dont la défense doit être assurée. D’abord brancardier, Fernand finit par prendre une part active dans le conflit qui saigne sévèrement les rangs républicains et se retrouve, ainsi incorporé dans l’infanterie. Il rejoint ainsi ses anciens camarades avec lesquels il partage un quotidien peu engageant, au cœur d’une bataille qui n’est pas sans ébranler ses idéaux.

 

Par phibes, le 13 mars 2012

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Notre avis sur RECUL DU FUSIL (LE) #2 – Les batailles

Jean-Sébastien Bordas reprend les rênes de son évocation liée au parcours de son sémillant personnage Fernand Tormes qui a fui sa patrie d’origine, la France, pour en soutenir une autre, l’Espagne grevée par une guerre civile intestine entre forces franquistes et rebelles républicains.

Sous cette notion conflictuelle et idéologique qui préfigure l’installation d’un régime dictatorial, l’auteur nous intéresse aux tribulations de son jeune provincial embringué dans les fameuses brigades internationales. Sous la coupelle de ces dernières, le jeune expatrié est appelé à vivre un quotidien douloureux grevé par l’omniprésence de la mort et bien révélateur de ce qui a pu se dérouler durant cette guerre. Toutefois, bien que le sujet soit historiquement dramatique, il n’en demeure pas moins entreprenant grâce à des dialogues sans fioriture et parfois passionnés. De même, il se veut bien attachant de par la sympathie qui se dégage de la personnalité nature de Fernand, personnalité qui, au passage, semble prendre plus de consistance. Aussi, on se plait à suivre son engagement pour une cause externe, à goûter sa faculté d’adaptation face au conflit, à apprécier ses relations avec la gent féminine, à trembler lorsqu’il tutoie la mort…

Le jeu graphique de Jean-Sébastien Bordas conserve toute sa magie évocatrice. Usant d’un style à mainlevée explicite et nerveux, ce dernier nous entraîne sans difficulté dans son univers décharné à la Christophe Blain. Ses nombreux décors se suffisent à eux-mêmes dans leur représentation jetée avec dextérité, tout comme ses personnages qui restent d’un charisme attrayant, le tout servi par une colorisation lumineuse assez primaire qui sied au travail de l’artiste.

Un deuxième et avant-dernier opus qui conserve tout son charme évocateur.

 

Par Phibes, le 13 mars 2012

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