RECONQUÊTES
Le piège Hittite

Afin de mettre un terme à l’invasion progressive des troupes du roi hittite Hattushili, la horde des vivants a été créée grâce à la réunion de trois peuples nomades, les Cimmériens, les Sarmates et les Callipides. Malheureusement, l’équilibre de cette association est soumis à rude épreuve suite à l’assassinat de Mestor, l’un des sorciers atlantes. Afin d’apaiser la tension ambiante, un coupable doit être désigné. Nosia, la sculpteuse d’ombre qui a eu un différent avec le sorcier, se voit tout bonnement rendue responsable de ce forfait et ce, malgré la réprobation de sa reine Simissée. Pendant ce temps, non loin de la cité scythe Ziwiyé, les hittites se préparent aux combats sous l’impulsion du général Moursil. Allié pour la circonstance aux Kourganes, ce dernier prévoit l’assaut de la ville fortifiée et espère ainsi attirer la Horde des vivants, passant à proximité, dans un piège de son cru. Est-ce que la horde va se jeter d’un bloc dans la gueule du loup malgré les tensions intestines qui la grèvent ? Thusia, la belle scribe envoyée par le roi de Babylone pour conter les exploits de la Horde, va devenir le témoin privilégié du piège hittite dans lequel des forces exceptionnelles vont être déployées.

Par phibes, le 9 juin 2014

Notre avis sur RECONQUÊTES #2 – Le piège Hittite

Il aura fallu attendre quelques trois longues années pour obtenir la suite des péripéties de cette fameuse horde promise à combattre un envahisseur pour le moins avide. Après une première partie qui nous permettait de faire connaissance avec cette troupe bigarrée et sauvage et de lancer l’intrigue, Sylvain Runberg et François Miville-Deschênes reviennent donc nous remettre dans le bain de cette équipée antique orientale.

Avec ce deuxième tome, le récit bascule entre les agissements des deux clans adverses, d’une part, les envahisseurs Hittites et leurs alliés à découvrir, et d’autre part, les oppressés scythes et l’alliance difficile entre les trois clans. A cet égard, le scénariste nous introduit dans le fameux piège concocté par les Hittites tout en intrigant sur le relationnel tendu entre les trois tribus (Cimmériens, Sarmates et Callipides). Toujours disposé à dévoiler des mœurs pour le moins barbares, Sylvain Runberg entretient un certain mystère (celui perpétré par le travail de sape d’un ennemi de l’ombre qui cherche, par tous les moyens, à diviser la horde en organisant des crimes abominables). De même, il met en exergue le stratagème personnel d’un général hittite (Moursil) pour mettre hors d’état de nuire, sur le terrain des opérations, ladite horde.

Passant habilement d’un camp à l’autre d’une manière bien fluide, l’aventure reste donc dans des dispositions captivantes et percutantes. Tout en bénéficiant d’une assise historique (le Moyen-Orient antique), cette histoire conserve cette barbarie extrême de la première heure, relatée en partie par Thusia, un témoin de charme et de choc qui draine encore un certain mystère et qui gagne en charisme (ses répliques ainsi que ses aptitudes physiques sont pour le moins savoureuses). Par ailleurs, afin de bien marquer les esprits, elle fait appel avantageusement à des scènes chocs et à quelques ressorts fantastiques qui donnent une dimension mythologique à l’épopée (on découvre enfin les énigmatiques animaux transportés par la horde).

François Miville-Deschênes peut se targuer d’atteindre un réalisme exceptionnel. Grâce à son coup de patte averti qu’il agrémente d’une colorisation directe lumineuse non moins aiguisée, les planches (dont certaines intégrales) qu’il exécute révèlent un travail de fourmi qu’on se plait à parcourir avec grand plaisir. Evidemment, ce dernier n’hésite pas, dans cet univers violent, à contrarier cette étiquette en faisant intervenir des personnages de grande beauté et en particulier des femmes aux atours très avantageux.

Un deuxième épisode tonitruant et sauvage qui a le mérite d’être également esthétiquement des plus réussis.

Par Phibes, le 9 juin 2014

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