RECONQUÊTES
La mort d'un roi

En la cité de Napulu, dernière ville scythe avant Urar, siège hittite, la Horde des vivants désormais disloquée à la suite de la scission du peuple Sarmate, est assiégée par les forces hittites menées par leur roi Hattushili. Pour avoir avoué ses intentions de trahir la Horde au nom de sa mère Argypée bannie par ses pairs, Thusia a été enchaînée et torturée par les représentants de la Horde. C’est lors de son interrogatoire que le sorcier atlante Eumélos dévoile la duplicité d’Azaès, le désignant comme étant le responsable des malheurs des trois peuples. Ayant compris qu’ils sont tombés dans un piège sinistre et se sentant pour le moins affaiblis, les trois rois décident de maintenir en vie Thusia dont les pouvoirs hérités d’Azaès pourront aidés à lutter contre l’oppresseur. C’est à cet instant qu’un nouvel assaut des forces hittites est lancé. Grâce à la magie des Atlantes et de Thusia, l’adversaire est mis provisoirement en déroute. Les pertes étant énormes, la Horde des vivants semble vivre ses derniers instants. C’est alors que Thusia propose, pour mettre fin au conflit, de partir pour la cité d’Urar et d’y assassiner le roi Hattushili. Sera-t-elle entendue et si c’est le cas, parviendra-t-elle à mener sa mission ?

Par phibes, le 18 octobre 2016

Notre avis sur RECONQUÊTES #4 – La mort d’un roi

Ce quatrième album sonne (on peut le dire presqu’à regret) la fin de cette fresque épique ô combien délectable concoctée sous le couvert de la maison Le Lombard par Sylvain Runberg et François Miville-Deschênes. Par son biais, nous retrouvons celle qui jusqu’à pratiquement la fin du 3ème tome entretenait un mystère bien profond autour de sa personne et de son rôle dans la fameuse horde des vivants. Maintenant que tout est dit ou presque, la belle Thusia est en très fâcheuse posture, confirmé par les derniers aveux du sorcier atlante Eumélos lui ont fait comprendre ses véritables origines et la manipulation dont elle, ses sœurs et sa mère ont été la proie. Qui plus est, la Horde elle-même bat de l’aile et se pose la question de savoir comment va-t-elle pouvoir faire front contre un adversaire qui la surpasse en nombre et en appui. La réponse se trouve bien sûr dans cet épisode, réponse qui va être initiée par celle qui a trahi et qui a été trahie.

La mort d’un roi nous ramène donc dans cette geste particulièrement ahurissante emmenée par un Sylvain Runberg qui a décidé encore une fois de frapper fort les esprits en nous immergeant à nouveau dans cette quête guerrière historico-fictive totalement démesurée. Ce tome se veut mettre en évidence le va-tout de la Horde, portée par la belle héroïne qui, devenant le nœud central de l’histoire, a décidé de prendre en main la destinée de la coalition scythe. C’est dans une barbarie ambiante obsédante que le récit se déroule, ballotant efficacement d’un camp à l’autre, d’un champ de bataille à l’autre. L’action, de fait, est au rendez-vous, une action impitoyable, barbare, sans retenue aucune et assurément aux effets extraordinaires. Le sang coule à flot de tout côté, la magie tout comme la mort prennent leur place, le sort de la Horde demeure incertain jusqu’à la fin et le résultat est sans appel. Tout s’enchaîne et se déchaine superbement, via une fluidité scénaristique et une puissance évocatrice qui restent à saluer.

Depuis Millénaire, François Miville-Deschênes continue à nous émerveiller par la justesse de son univers pictural. Dans ce tome, une fois encore, l’artiste joue la carte du réalisme de haut niveau, dans un jeu graphique époustouflant de vérité sublimé par une colorisation merveilleusement lumineuse. Les plans des scènes de batailles démesurées et barbares (qui nous font penser immédiatement à celles vues dans le Seigneur des anneaux) sont d’une précision remarquable, bruyantes à souhait. De même, les personnages ont réellement du charisme et trouvent réellement leur place dans cet univers qui mixe harmonieusement érotisme et barbarie.

Une fin d’histoire fantastico-antique menée de main de maître au pouvoir de conquête indéniable.

Par Phibes, le 18 octobre 2016

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