Recapitation

 
Le corps dans tous ses états… Recapitation joue graphiquement, comme son nom l’indique, avec la représentation de la tête, mais aussi avec celle du corps humain dans son ensemble. C’est un exposé d’art abstrait, une série de dessins muets et en noir et blanc qui démontent le corps, le scient, le tordent ou le soudent pour en faire une autre entité. A mi-chemin entre art moderne et visions d’horreur version boucherie clean…
 

Par sylvestre, le 7 février 2012

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Notre avis sur Recapitation

 
C’est un petit livre dont la discrète couverture cartonnée est grise et toilée. Un petit ouvrage tiré à mille exemplaires seulement, tous numérotés. Mais c’est surtout une galerie de… portraits ? de bustes ? de corps ? de déstructurations ? d’assemblages ? de renaissances ? C’est vous qui voyez…

Patrice Killoffer a en effet pris le corps humain et s’est fait artisan créateur. Après avoir proprement mutilé des corps, il en a créé d’autres. Mais rien de véritablement gore, finalement… C’est de l’Art ! Car rien ne saigne ni ne déborde de ces coupes franches qu’il a faites dans des jambes, des ventres ou autres. Non : les sections restent joliment et sobrement noires ou blanches ; de manière à offrir des surfaces avec lesquelles l’auteur joue, des surfaces sur lesquelles il s’amuse par exemple à recoller les volumes sectionnés pour équilibrer autrement l’ensemble…

C’est assez morbide tout en restant très esthétique, voire très "Escherien". C’est également assez osé, parfois, le sexe masculin (membre du corps au même titre qu’une main, qu’un bras ou qu’une jambe) gagnant un rôle inattendu ou devenant très suggestif par sa présence, sa mise en avant ou même son absence.

Un vrai petit musée de la désarticulation ; en traits francs et en ombres pointillées, à raison d’un dessin par page. Killoffer tronçonne et montre : il n’a peut-être jamais aussi bien porté son nom !
 

Par Sylvestre, le 7 février 2012

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