Le rayon de la mort

Depuis la mort de ses parents, Danny vit avec son grand-père. C’est un jeune homme réservé, qui ne se fait pas remarquer, qui reste dans les clous discret, menant une existence particulièrement banale et morose, avec pour seul ami, un garçon anti-sociable et cynique appelé Louie… Cependant, le jour ou il goutte la première fois à une cigarette, il entre dans un état second d’une extrême violence… !

Par fredgri, le 7 juin 2016

Publicité

Notre avis sur Le rayon de la mort

On a découvert Daniel Clowes avec Ghost World, ou il abordait déjà les thématique de la solitude, de la recherche de soi, de son identité.
Clowes est l’un des chefs de fil du comics indépendant, de ceux qui explorent l’essence de leurspersonnages par le biais d’une mise en scène très précise et minimaliste, qui peut parfois paraître froide et déshumanisée, mais qui permet de créer un pont entre le fond et la forme, avec une maestria éblouissante.
Dans ces planches l’artiste joue avec la succession de petites cases, d’impressions fugaces, des flash qui animent un récit sombre… Cette très adroite composition fait partie intégrante de la narration, reléguant parfois le fond au second plan. Toutefois, tout est très pensé, ces cases uniformes, rectilignes qui imposent une lecture rigide insistent sur le processus de pensée d’Andy qui n’évolue finalement pas beaucoup entre l’adolescence et l’âge adulte, répétant les mêmes schémas comportementaux au fil du temps !

Et c’est peut-être ce qui renvoie Clowes à cette école indé US, ou l’on retrouve des gens comme Ware ou Tomine, l’expression par le vide, le reflet d’une jeunesse qui peine à exprimer de la passion, qui voit dans l’expérience d’une cigarette la possibilité d’enfreindre un interdit, d’évoluer en vain vers une autre étape. Andy se rêve peut-être en super-héros pour contre balancer le regard qu’il porte sur lui même…

La solitude est un long processus particulièrement violent et éprouvant pour Andy. Et sous ses dehors de lente balade nonchalante, "Le rayon de la mort" n’en reste pas moins dur dans son constat d’une lente glissade vers la déliquescence, imperturbable finalité.

Vous aimez les travaux de Clowes, vous serez donc touchés par l’intelligence de cet album, par la virtuosité et l’audace de sa mise en scène.
Indispensable !

Par FredGri, le 7 juin 2016

Publicité