Ravina, the witch ?

Ravina a toujours vécu dans une décharge, au rythme des bennes qui viennent vomir leur contenu. Cependant, un jour elle voit une vieille femme mourante qui vient s’éteindre vers elle. Avant son dernier souffle elle lui confie une baguette magique. Obligée de fuir à son tour elle trouve refuge dans une villa bourgeoise ou elle est finalement obligée de tenir le rôle d’une maîtresse dominatrice. Mais Ravina ne supporte plus la situation, elle reprend les chemins de la forêt et rencontre un étrange homme habillé en robe, ensemble ils boivent et Ravina se rend compte que sous les effets de l’alcool elle connait la formule magique qui lui permet d’activer la baguette magique…
Mais ne risque-t elle pas d’être prise à son tour pour une sorcière ?

Par fredgri, le 17 septembre 2014

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Notre avis sur Ravina, the witch ?

Pénétrer dans "Ravina, the witch ?" c’est entrer dans un monde très étrange qui se balance entre plusieurs tons. On a le sentiment de suivre un conte que l’auteur nous souffle dans l’oreille. On rencontre une jeune fille assez mystérieuse qui découvre le monde extérieur, un monde fantastique ou les animaux parlent une étrange langue, ou les hommes ont des pratiques assez particulières, adepte du SM, du travestissement ou de l’alcoolisme… Ravina n’arrive malgré tout pas à s’intégrer dans ce paysage, elle rêve de paix, de tranquillité et ne trouve que manipulation et rejet !

Un album assez déconcertant, au final, qui me permet de m’initier aux univers de Junko Mizuno que je ne connaissais pas auparavant ! Son style très moderne mélange extravagance graphique très baroque, sensualité exacerbée et imaginaire qui rappelle la littérature pour enfant, avec des petits chats tout mignons, des personnages tout ronds…
Bref, vous l’aurez compris, Ravina nous ouvre les portes d’un monde décalé et surprenant, plein de charme, que l’on suit, presque hypnotisé par cette douce atmosphère qui s’en dégage.

Le scénario, en lui même, n’a rien de bien exceptionnel, il ne fait que confronter la jeune héroïne à un extérieur très déstabilisant qui va lui faire regretter les conforts de sa décharge. Les adultes et leurs soucis ne lui font que du mal et pourraient même la mener à sa perte. Junko Mizuno ponctue régulièrement ses pages d’éléments surprenants qui n’apportent rien au récit, mais qui entérinent l’étrangeté de cet univers… Qu’il s’agisse de hibou géant, de maison remplie de femmes entassées les unes sur les autres, d’homme à barbe portant des robes, tout s’inscrit dans une atmosphère très particulière, aidée par un graphisme riche en éléments décoratifs.

La grande qualité de cet artiste demeure donc cette exigence formelle et stylistique, cette cohérence qui tient tout l’album d’un bout à l’autre.
On peut très bien ne pas être complètement séduit par ces planches, on ne peut néanmoins qu’admettre la très grande singularité de l’artiste, de sa voix, de son regard !
Un voyage surprenant dans les traces d’une jeune fille aux cheveux noirs qui flottent. Dépaysant et superbe !

Par FredGri, le 17 septembre 2014

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