RASPOUTINE
La conspiration de Youssoupov

Une indécente réussite colle décidément à la peau du Sibérien Raspoutine. Au point que non seulement il côtoie la famille du tsar mais bénéficie en outre de sa protection. Voilà qui n’est pas pour plaire à ses détracteurs, de plus en plus nombreux, parmi lesquels les plus énervés sont probablement les hommes politiques et leurs conseillers qui acceptent mal que les décisions, même les plus importantes, soient prises après qu’il ait été consulté.

Raspoutine a justement un avis sur tout et une vision des choses toute personnelle. Mais lorsqu’il essaye d’imposer sa stratégie concernant la position de la Sainte Russie dans le conflit qui se met à gangrener l’Europe, il provoque la mise en branle des plans de ceux qui veulent le liquider. Et ceux-là ne sont pas forcément ceux sur lesquels Raspoutine aurait parié…
 

Par sylvestre, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur RASPOUTINE #3 – La conspiration de Youssoupov

Lorsque je pense à Raspoutine et à sa personnalité légendaire, me reviennent en mémoire des images que j’avais d’un homme dont j’avais entendu dire qu’il ingérait quotidiennement des doses de poison, comme pour se vacciner contre ce genre de substance. Je me rappelle aussi cette image que j’avais d’un homme qui s’entretenait physiquement afin d’être un combattant exceptionnel…

C’est pourquoi en abordant ce troisième tome de la série de Tarek et de Vincent Pompetti, je m’attendais à ce que ces éléments soient un peu plus évoqués. Certes, l’empoisonnement et les derniers instants de Raspoutine sont largement au menu de l’histoire, mais j’ai été légèrement frustré de n’avoir pas vu abordée plus en détail cette « préparation » de Raspoutine, ce régime qu’il s’imposait pour parer à toute éventualité d’attentat dont il savait qu’il allait être la victime un jour ou l’autre.

Mis à part cette petite déception qui ne concerne que moi et cette image de l’homme Raspoutine sur laquelle mon imaginaire avait bloqué, j’ai été très satisfait d’aller au-delà de ces détails qui m’importaient et de voir mené à terme ce récit historique, cette version des faits.

Autant Raspoutine irritait lorsqu’on était spectateur de son irrésistible ascension, autant le suivre dans la peau d’une victime dans ce troisième (et dernier) tome l’a fait apparaître différemment. Le dessin et la palette de ternes couleurs de Vincent Pompetti n’ont guère changé, gardant aux planches leur aspect « vieux siècle » et conférant toujours à l’histoire mise en images cette aura d’archives secrètes à redécouvrir.

L’Histoire est ainsi que lorsqu’une page se tourne, une autre se dévoile dans la foulée. Le vent de la révolution soviétique souffle sur les dernières vignettes, et avoir adopté au cours de la trilogie le style du tandem Tarek/Pompetti nous ferait presque espérer qu’ils vont continuer à faire les profs d’histoire et mettre nos pas dans ceux du camarade Vladimir Illitch ! Mais bon, chaque chose en son temps : on restera donc sur cette incroyable marque qu’aura laissée Raspoutine dans les coulisses du pouvoir de la Russie tsariste. Et sur celle que laissera cette trilogie dans la collection du même nom des éditions Emmanuel Proust.
 

Par Sylvestre, le 10 juillet 2008

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