Rapport visuel sur la ville de Buenos Aires et ses environs

Ce recueil présente, à travers une sélection d’aquarelles, d’encres, de crayonnés, de pastels et d’huiles, la ville de Buenos Aires vue par Carlos Nine. Chaque dessin/peinture est accompagné d’un texte qui dépeint le portrait d’une figure de la ville, d’un quartier, d’un lieu, d’un fait historique ou anecdotique ou l’imaginaire de l’artiste prend le relais, extrapole l’illustration et nous entraîne dans un univers mi-réaliste mi-fantasmagorique…

Par fredgri, le 15 juin 2014

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Notre avis sur Rapport visuel sur la ville de Buenos Aires et ses environs

Du 13 mars au 12 avril à la Galerie Champaka à Paris et du 14 au 31 mai 2014 à la Galerie Champaka à Bruxelles se sont tenues deux expositions-vente exceptionnelles d’œuvres de Carlos Nine, rassemblées ici. Le sujet est Buenos Aires et ses environs, ses ambiances, ses rumeurs, ses noms plus ou moins connus et les histoires qu’on raconte dans les rues.

Carlos Nine est argentin, c’est un artiste aux multiples talents à qui on doit notamment les albums "Meurtres et Châtiments", "Fantagas", "Le Canard qui aimait les poules", "Pampa" ou même "Crève-cœur" dans la série Donjon Monster, entre autres ! Avec cet impressionnant volume de plus de 200 pages il nous invite dans le Buenos Aires fantasmagorique ou il a grandit. Qu’il s’agisse des personnalités célèbres de la ville, des "légendes urbaines", des manifestations diverses qui ont faites la réputation de la ville, Nine se les réapproprie en proposant un dessin/peinture accompagné d’un texte. Mais très vite il nous montre surtout qu’il est davantage dans une évocation, un hommage subjectif, qu’il ne se propose absolument pas de relayer objectivement et froidement la réalité !
Et c’est cette immersion qui est justement fascinante.

Les œuvres graphiques sont sublimes, parfait florilège de l’énorme talent de Nine et la variété de ses approches stylistiques, des techniques employées nous entraînent dans un voyage presque hypnotique de cette ville, de cette région (loin de ces clichés qu’on nous balance actuellement, en pleine actualité de coupe du monde) ou chaque tableau dresse le portrait d’un angle de rue, d’une silhouette, d’un nom croisé dans une rubrique people, le tout transcendé par le style sans pareil de l’artiste qui déforme, joue avec les lumières, avec les lignes de force de ses compositions.

Dès les premières pages on est complètement subjugué par la force des représentations, par ce qui se devine dans un regard, dans un clair obscure. Les personnages ne font déjà plus partie de ce monde, ils appartiennent à un univers fantastique troublant, parfois inquiétant, souvent séduisant, qui laisse transparaître la personnalité protéiforme très complexe d’une ville lointaine aux sonorités chaleureuses.
Mais au delà de l’aspect graphique il y aussi les incroyables textes qui s’échappent la plupart du temps de la simple description pour entrer dans l’évocation d’une atmosphère, d’un détail anecdotique.
Car ici on n’est pas dans les grandes figures nationales, dans les grands évènements, le Buenos Aires de Carlos Nine est celui du quotidien, des rumeurs de la rue, des noms qui surgissent en regardant une façade, une vieille affiche, le regard en arrière d’une inconnue derrière lequel se dessine une histoire, un conte urbain qui nous prend par la main…
Il y a les images et il y a les textes, chacun avec sa propre force, sa propre beauté !

Les Editions du Rêveurs nous proposent donc ici un fabuleux livre (qui annonce le nouvel album de Nine cet automne, à ne pas louper !) qui met l’accent sur la force et le charme sans pareil de ce maître incontesté du graphisme. L’occasion rêvée pour redécouvrir son travail et s’immerger dans ces aquarelles, ces pastels magnifiques !

Très conseillé !

Par FredGri, le 15 juin 2014

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