Rapport sur la torture

 
Suite aux attentats du 11 septembre 2001, la recherche de la moindre information pouvant empêcher de nouvelles attaques sur le sol américain est devenue une priorité pour le gouvernement. Cette traque du moindre indice s’est bien évidemment faite sur internet et grâce à des écoutes téléphoniques ; elle s’est aussi faite auprès de djihadistes qui ont été mis sous les verrous après les attentats.

C’est la C.I.A. qui, en Irak, a mené les interrogatoires qui nous intéressent. Devant l’émotion suscitée par la tragédie du 11 septembre et parce qu’il fallait à tout prix obtenir des informations "sécuritaires", les services de renseignements américains ont péché par excès de zèle : leurs interrogatoires se sont parfois transformés en de véritables séances de torture.

Un temps secrètes, ces pratiques ont fini par être connues puis dénoncées. Des rapports à charge ont alors vu le jour ; cet ouvrage nous en résume le contenu sous forme illustrée.
 

Par sylvestre, le 12 mai 2017

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Notre avis sur Rapport sur la torture

 
Les Etats-Unis ont été meurtris autant qu’ils ont été vexés, le 11 septembre 2001 : quelqu’un avait réussi à les frapper par surprise sur leur propre sol et cela aux yeux du monde entier et de manière spectaculaire, par-dessus le marché ! La riposte a donc immédiatement été à l’ordre du jour, une riposte tout azimut nommée vengeance et qui a, par le caractère universel de l’attaque subie, conduit le gouvernement Bush et la C.I.A. à se donner carte blanche pour laver l’affront, dussent-ils user de moyens interdits…

C’est de véritables séances de torture que la C.I.A. a fait subir à des détenus qu’elle a "interrogés". Il ne s’agissait pas de techniques moyenâgeuses telles des brûlures, des mutilations, du broyage d’os ou autres joyeusetés pouvant passer pour classiques dans des fictions médiévales, mais on n’en était pas loin puisque les "T.I.R." (Techniques d’Interrogatoire Renforcées, un terme revenant très fréquemment dans ce livre) pouvaient signifier entre autres : privation de sommeil, entravements en positions stressantes, projection du corps contre les murs, soumission à des jets d’eau glacée ou encore humiliation par la nudité complète…

Les faits qui nous sont rapportés sont terribles et l’entêtement de ceux qui ont validé, commandé ou ont eu recours à de telles pratiques ne l’est pas moins ; surtout après que ces méthodes se soient révélées inutiles, voire contre-productives.

Politique de l’ombre, rapports gardés secrets, méthodes barbares foulant du pied les droits de l’Homme et au milieu : des prisonniers qui n’auraient pas dû en faire les frais même si ce n’était pas des enfants de choeur..

Rapport sur la torture nous détaille tout cela et c’est fort intéressant. Malheureusement, on a un peu l’impression de tourner en rond, de relire plusieurs fois les mêmes choses… On s’y perd un peu parfois aussi dans tous les noms qui nous sont donnés ou dans le déroulement des faits puisque la chronologie n’est pas toujours strictement respectée. Les images, quant à elles, aèrent le texte et le complètent ; on parlera d’illustrations plus que de bandes dessinées à proprement parler. Mais là encore, on relèvera une petite faiblesse : malgré la richesse du fond et la gravité des choses, les dessins n’apportent pas tous un véritable plus. Nombre d’entre eux montrent par exemple des personnages statiques disant quelques mots qui font juste écho au texte. Ces dessins jouent leur rôle d’illustration mais ne sont pas des éléments pour lesquels on va spécialement venir vers cet ouvrage…

Rapport sur la torture
n’est pas exactement une lecture pour se détendre. C’est un document fort qui marquera le lecteur sensible aux droits de l’Homme, à la guerre ou à la politique mais qui lassera sans doute trop vite le béotien simplement curieux.
 

Par Sylvestre, le 12 mai 2017

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