Rampokan

 
Le conscrit Johan Knevel était à bord du Tegelberg, en route vers l’Indonésie fraîchement indépendante, mais contrairement à la plupart des autres, ce voyage était pour lui un retour au pays puisque c’est aux Celèbes qu’il était né, quand le pays était encore une colonie néerlandaise. Johan ne venait pas exactement pour se battre : il avait surtout à coeur de retrouver Ninih, sa nounou quand il était enfant !

Pendant la traversée, une bagarre heureusement sans témoin lui fera faire passer par-dessus bord un camarade qui ne refera pas surface. A terre, la tournure des événements décidera Johan à prendre l’identité du disparu pour poursuivre sa quête…
 

Par sylvestre, le 6 février 2019

Notre avis sur Rampokan

 
Né en 1966 à Amsterdam d’un père hollandais, Peter van Dongen a aussi du sang indonésien dans les veines. Par sa mère. Il est donc intimement lié à cette ancienne colonie néerlandaise qui fut source d’inspiration pour lui comme nous le prouve cette bande dessinée intitulée Rampokan.

Initialement parue en deux tomes aux Pays-Bas, en 1998 et en 2004, c’est ensuite aux éditions Vertige Graphic que les deux albums formant cette aventure ont été traduits en langue française. Fin 2018, les éditions Dupuis ont réédité cette oeuvre, la portant à la connaissance du public pour la toute première fois dans une version intégrale et en couleurs dans laquelle un cahier supplémentaire vient en outre compléter les planches de la BD.

Le contexte de l’aventure est historique. Les Pays-Bas n’ont pas apprécié que les Indonésiens proclament leur indépendance : ils ont alors envoyé là-bas, mais en vain, des soldats pour reprendre la main sur leur ancienne colonie. Dans le récit qui nous intéresse, le personnage principal, Johan Knevel, fait partie de troupes arrivant des Pays-Bas pour prêter main forte aux militaires néerlandais déjà sur place.

Un vent de politique plane donc sur l’histoire, mais d’autres éléments viennent donner du relief et des ambiances à cette saga ; comme la quête par Johan de sa nounou d’enfance, comme les petits trafics auxquels s’adonnent certains, comme des histoires sentimentales ou comme des sujets relatifs aux rites traditionnels indonésiens. Un bon cocktail pour de la grande et exotique aventure !

Côté graphisme, on a là affaire à de la pure "ligne claire". Peter van Dongen, qui a dessiné il y a quelque temps pour la série Blake et Mortimer, n’a d’ailleurs jamais renié la ressemblance entre son trait et celui de Hergé. Pour le lecteur, qui généralement connaît Les aventures de Tintin, c’en est presque troublant : le style de dessin est comme qui dirait "connu" et "validé", c’est donc au scénario de plaire !

Cent soixante-seize planches composent cette intégrale Rampokan. Un nombre de pages généreux permettant une bonne immersion dans cet intéressant voyage dans le passé que nous propose l’auteur et permettant la dégustation de cette oeuvre désormais presque vintage mais maintenue dans la modernité par l’intemporalité de son style graphique.
 

Par Sylvestre, le 6 février 2019

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