Intégrale

Il est un endroit isolé sur Terre où il ne fait pas bon musarder, un site glauque et déclassé où même le postier n’est pas sûr de revenir de sa tournée, un coin oppressant qui, par incantations maléfiques, peut se transformer en havre patent d’immoralité. Ce trou du cul du monde, c’est le sinistre repaire de l’immonde sorcière Radada et de son fidèle ptésosaure Francis. Alors, prudence, s’il vous vient malgré tout l’envie de croiser son sillage famélique, sachez que ce sera à vos risques et périls et qu’il vous en cuira. Et surtout ne succombez pas à l’appel enchanteur de sa fée de sœur Mélusine, car elle ne vaut pas mieux !

 

Par phibes, le 1 mai 2011

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Notre avis sur Intégrale

Avis aux amateurs de sorcellerie déjantée, les aventures démoniaques de la sorcière la plus odieuse du catalogue des éditions Audie font l’objet d’une nouvelle remise en avant via la republication des trois albums réalisés par Sauger et Gaudelette dans la "little Big Collec Série Or".

Que le plus prude des lecteurs veuille bien réfréner ses envies, l’univers vers lequel il tend le doigt ne fait pas dans la demi-mesure et ne s’embarrasse d’aucun tabou incantatoire. Car la maîtresse des péripéties occultes, Radada, est aussi lugubre que cynique. Et ce n’est pas son dinosaure de Francis qui la contredira. Oui, Sauger qui intervient au scénario de ses quelques 27 historiettes, a le verbe acide, retors et joue grassement dans un registre marécageux que les amateurs de coups de baguette bêtes et méchantes apprécieront grassement. La grosse rigolade est de mise, servie sur un plateau à déguster goulûment tant les dialogues sont imagés. De même, le lecteur est appelé à se vautrer dans le jeu incisif des personnages (Radada, Mélusine, Francis et les autres) qui se soucie peu de cette pauvre morale qu’il jette en pâture à ses ptésosaures gloutons et pervers.

Grâce à son graphisme satirique qu’on a l’habitude de croiser dans le mensuel Fluide Glacial, Gaudelette mène habilement la danse macabre et nous régale de ses coups de griffes acérées à l’éthique. De par son dessin caricatural, on voit très bien qu’il ne fait pas dans la dentelle, qu’il aime à flirter allégrement avec le politiquement peu correct, en jouant sur la monstruosité de son univers radadien. Mais, c’est surtout l’humour qui prédomine dans ses vignettes, porté par une ribambelle de personnages aux caractères peu envieux et aux agissements certainement pas recommandables.

Une réédition très plaisante de l’intégrale parue en 2004, à réserver aux adeptes de cet humour noir et acidifiant porté par une héroïne certes méchante mais qu’on aimerait bien voir dans de nouvelles péripéties aussi mordantes et drôles.

 

Par Phibes, le 13 mai 2011

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