Ce n’est pas au travers un livre qu’il aurait écrit qu’on apprendra l’histoire d’Elias Cohen. Pas comme Dora Mars racontée par Ricoeur ou Alban Méric "autobiographé". Non. Mais par des lettres qu’il écrivait à sa mère. Des lettres qui, comme les ouvrages précédemment cités, se trouvent entre les mains des deux énigmatiques personnages qui tiennent conversation depuis le tome 1 à la toute première page et à la toute dernière page de chaque opus de cette série.
"Quintett" nous livre là son troisième volet. Après les deux premières superbes histoires que nous a concoctées Giroud, voilà un 3ème tome tout aussi bon, avec Steve Cuzor au dessin.
Le scénariste maîtrise à merveille la narration de ces destins croisés. J’en viendrais même à préférer cette série au "Décalogue" qui jouait aussi sur ce genre de concept en plusieurs albums se complétant les uns les autres.
Sans doute (mais là, c’est personnel), est-ce parce qu’il n’y a pas de notion, cette fois, de malédiction, de choses un peu abstraites – bien que cette malédiction de Nahik était dans les têtes, on le sait bien, désormais. Là, avec « Quintett », on nage en plein réalisme. C’est génial.
Ce tome est très agréable à lire. Le dessin est très bon. J’avais peur, au tome 1, d’être gêné par des mêmes personnages repris par différents dessinateurs. En fait, ça passe très bien. Les scènes, aussi, qu’on avait vues (autrement) précédemment nous rendent plus proches des personnages : on a l’impression de connaître leur avenir, ou du moins leur futur proche… or, tout en croyant être en terrain connu, on se sait mené en bateau. On sait que la véritable surprise est au bout. On a donc hâte de voir ça ! Bravo aux auteurs, vraiment !!!
Par Sylvestre,
le 06/02/2006
