QUELQUES PAS VERS LA LUMIÈRE
Les voyageurs de l'autre monde

Toujours rattachée à l’idée de prouver que son père n’a pas trahi son pays lors de la seconde guerre, Marianne Bell poursuit sa quête, accompagnée pour la circonstance par Peter Banning, un ancien collègue pilote de ce dernier. Ayant atteint Katmandu, la capitale népalaise, ils comptent sur les relations de Peter au Foreign Office pour retrouver Shandra Singh, l’ultime personne à avoir été en contact avec le pilote avant qu’il ne meure et auquel ce dernier a remis un carnet. Sa trace ayant été retrouvée, ils se préparent à décoller pour leur nouvelle destination, proche de Pokhara, lorsqu’un problème technique les cloue pour plusieurs jours au sol. Tout porte à croire que le destin ne semble pas vouloir leur sourire surtout qu’en plus, le temps joue contre Marianne. A moins qu’un revirement de dernière minute se déclare et lui permette enfin de faire les quelques pas qui lui restent pour atteindre la lumière.

 

Par phibes, le 8 août 2010

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Notre avis sur QUELQUES PAS VERS LA LUMIÈRE #3 – Les voyageurs de l’autre monde

La quête dans laquelle s’est lancée au nom de son père la volontaire Marianne se poursuit et s’achève en ce troisième et dernier tome. Point n’est nécessaire de dire que Bruno Marchand a su nous emmener, à son rythme, au terme d’une aventure qui nous a fait traverser bien des pays dans des péripéties certainement peu "bruyantes" mais toutes aussi prenantes.

En effet, cette dernière partie nous entraîne dans la suite d’un voyage, tel un jeu de piste ardu, au pied du toit du monde à l’issue duquel Marianne va enfin trouver les réponses qu’elle espère depuis longtemps sur son père en recueillant l’objet qu’elle recherche activement. Le récit que nous a concocté l’auteur est d’une densité narrative ahurissante et nous expose une bavardise qu’il est peu courant de rencontrer en BD. A ce titre, tout en jouant adroitement sur l’insaisissabilité de l’homme recherché qui draine, il est vrai, une certaine tension ambiante, il nous expose largement et littérairement, au fil des pérégrinations lointaines de Marianne et Peter, les pensées et les discussions intarissables de ces deux personnages clés.

Si cet opus est enfin l’occasion de connaître la vérité et de répondre définitivement aux questions de Marianne par le biais d’une rencontre hors norme, il est aussi celui qui permet à Bruno Marchand de disserter savamment sur des thèmes qui semblent lui être bien proches tels celui de la dualité existentielle (une chose ne peut exister sans son contraire) et celui du mystère des coïncidences. A cet égard, on pourra être subjugué par la teneur de ces propos qui se révèlent bien branchés.

On ne pourra certainement pas rester de glace devant les dessins dont regorge cet épisode qui sont de véritables appels au voyage. En effet, les décors grandioses népalais que réalise Bruno Marchand sont d’une justesse et d’une beauté saisissantes. De son trait pur ligne claire, il se fait le rapporteur d’un territoire historiquement, culturellement bien pourvu et proche de la nature la plus rude. On ne se lasse pas d’admirer la façon dont il restitue les cimes enneigées de ses paysages immenses oxygénants. Marianne et Peter sont également saisissants d’émotions, de vérité, de sincérité et de simplicité et donnent réellement envie de les suivre jusqu’au bout de leur aventure.

Une fin de périple au grand air superbe et généreux, emplie de bons sentiments et de mystères, qui donne à cette trilogie un intérêt plus que certain voire lumineux.

 

Par Phibes, le 8 août 2010

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