QUELQUES PAS VERS LA LUMIÈRE
La géométrie du hasard

Etant employée au Jardin des plantes de Paris, Marianne Bell est de ces personnes dont la destinée semble toute tracée. Selon un cycle préétabli naturellement, sa vie est marquée de passages plus ou moins douloureux. Aujourd’hui, à deux mois d’une échéance cyclique, elle fait, par un heureux hasard, la connaissance de Peter Banning qui, curieusement, est à sa recherche. En effet, ce dernier, lié à une promesse faite pendant la précédente guerre par le père de Marianne avant de mourir, se doit de soutenir celle-ci et sa mère. A ce titre, il lui apprend que son père a été accusé d’espionnage au profit des allemands. Atterrée par ces informations confirmées par son grand-père, elle décide, en compagnie de Banning, de faire la lumière sur ces terribles affirmations.

 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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2 avis sur QUELQUES PAS VERS LA LUMIÈRE #1 – La géométrie du hasard

En effet, on est très vite intrigué par cette histoire, suivre Marianne nous amène à nous poser des questions sur ce père disparu, mais en même temps nous repensons à cette guerre, à ces hommes qui combattaient pour leur pays, et ne serait ce que pour cette nostalgie des temps passés, pour les souvenirs d’une jeune fille pour son père, cet album nous prend dès les premières planches.
Le graphisme de Bruno Marchand est très agréable, peut-être un peu trop inexpressif, par exemple rien ne passe par les yeux qui se contentent de une ou deux émotions, ce qui a tendance à bien figer les scènes, effet renforcé par un cadrage très classique qui suit fidèlement le récit en ne prenant que très rarement le dessus (ou alors pour quelques cases contemplatives magnifiques).
Ce manque de profonde émotion est la seule épine qui m’a gêné dans cette lecture, tant le reste est de qualité. Le scénario est très aéré et nous tient en haleine sans faillir, on a hâte de lire la suite en refermant la dernière page !

Par FredGri, le 17 février 2008

Le coloriste de "La Guerre éternelle", "Le cercle des sentinelles", "Dallas Barr" s’émancipe après avoir dessiné en partie en solo "Little Némo". En effet, le voilà une nouvelle fois tout seul au commande d’une nouvelle trilogie qui semble promise à un bel avenir. "La géométrie du hasard" nous ouvre les portes d’un Paris de la fin des années 50, dans lequel l’une des résidentes, Marianne Bell, d’origine anglaise, va briser son train-train quotidien pour partir à l’aventure et marcher sur les traces de son père décédé pendant la guerre.

La quête de Marianne est noble et possède, par son côté nostalgique, un attrait certain. En effet, tout comme l’héroïne, notre curiosité ne peut être qu’attisée par les graves accusations portées sur un homme qui, selon les dires de son coéquipier, ne laissait présager qu’il trahirait son pays. De même, le refus d’admettre la vérité de Marianne nous pousse indubitablement à connaître également les tenants de cette affaire.

J’ai totalement adhéré au récit de Bruno Marchand qui a su me plonger dans une ambiance passée, dans laquelle les pensées les plus intimes et imagées de Marianne se mêlent harmonieusement avec sa collecte d’informations. La douceur de la voix off et des nombreux dialogues donnent une certaine plénitude au récit dont le déroulement se fait très progressivement. En effet, alors que l’on croit que la réponse est proche (concernant le fameux carnet du Gurkha), on s’en éloigne aussitôt par un virement de situation. Ici, point de combats à mains nues, juste quelques joutes verbales bien à propos et respectueuses.

De plus, dans cette aventure réaliste, l’auteur a su jeter quelques petites pointes fantastiques intrigantes concernant le destin de Marianne saucissonné en cycles de cinq ans et sept mois à la fin desquels se déclenche un évènement inattendu. Egalement, la faculté de celle-ci à retrouver , par concentration extrême, certaines choses égarées amène un peu plus de piquant.

Le travail graphique est extraordinaire. Sorti du moule "ligne claire", on se complait à s’immerger dans ses cases multicolores où apparaissent des dessins stylés et très précis. Ceux-ci respectent l’atmosphère des grandes villes des années 50 dans un déploiement de détails tels les véhicules, les monuments, très élaborés. Bruno Marchand ne pouvait éviter de faire un petit clin d’œil à Edgard P. Jacobs lorsque le duo atteint la capitale anglaise. En effet, pour ceux qui voudront s’attarder sur les dessins, vous pourrez remarquer (page 33, vignette centrale) dans la première voiture représentée (en tout petit mais visible) le tandem Blake et Mortimer ainsi que la marque jaune sur le parapet. En d’autres termes, c’est superbe !

C’est par hasard que j’ai découvert cette BD et compte tenu de la nature de ces aventures, je suis prêt à suivre les pas de Marianne jusqu’à la fin.

 

Par Phibes, le 12 février 2008

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