Quelques jours ensemble

Xavier a 35 ans. Patron d’une start-up, il se sent toujours l’âme d’un jeune premier et prend tout avec beaucoup de légèreté, à commencer par sa vie sentimentale. Alors qu’il se trouve au travail, il est justement contacté par Natacha, une de ses ex. Elle veut le revoir, presque quinze ans après leur séparation. Xavier, qui se souvient bien de la ravissante jeune femme, accepte immédiatement le rendez-vous. Mais deux surprises l’attendent. La première, c’est que Natacha est atteinte d’une grave maladie et qu’elle va être hospitalisée un certain temps. La seconde, c’est qu’elle a un fils de treize ans et qu’il s’agit aussi… du fils de Xavier. Elle lui demande de bien vouloir s’occuper de l’adolescent le temps qu’elle ressorte de l’hôpital. Xavier n’est pas au bout de ses surprises puisqu’il découvre également que le garçon est atteint de la progéria, une maladie rare qui accélère le vieillissement des cellules.

Par legoffe, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Quelques jours ensemble

Pour un homme qui vit au jour le jour, Xavier va tomber de haut le jour où son ex refait surface. Imaginez le choc lorsqu’il retrouve sa belle qui n’a plus de cheveux et un fils caché qui a déjà les traits d’un vieillard. En lisant le résumé, le premier réflexe est de crier à l’exagération, au mélodrame poussé à son paroxysme. Et pourtant… L’histoire fonctionne parfaitement, et ce dès les premières pages.

Les auteurs ont, en effet, veillé à donner à leurs personnages une véritable profondeur. Nous suivons, bien sûr, l’évolution de Xavier dans ces retrouvailles imprévues et ce rôle de père qui lui tombe soudainement sur la tête et qu’il refuse d’assumer. Etre père sans y être préparé (et il n’y est vraiment, mais alors vraiment pas !), gérer des relations avec un fils de treize ans qui a grandi sans lui et qui est atteint d’une maladie fatale, voilà des thèmes complexes et abordés pourtant avec beaucoup de naturel.

Les sentiments des uns et des autres, leur vision et leur sens de la vie sont remarquablement véhiculés par les dialogues et les très beaux dessins de Fanny Montgermont, sans avoir besoin d’en dire beaucoup plus.

Il en résulte un récit sincère et vraiment émouvant qui traite de la paternité et de la maladie avec pudeur. Jamais l’histoire ne tombe dans la facilité et, même si certains clichés peuvent apparaître ça et là, Alcante évite les écueils. Il épargne au lecteur une histoire cousue de fil blanc et préfère jouer la sincérité, quitte à donner à son héros un rôle parfois ingrat mais qui, finalement, le rend bien plus humain et attachant que s’il avait été un homme capable de passer du pire au meilleur en un album. Cela n’aurait pas eu le même effet et le livre aurait perdu en crédibilité. Un livre aussi beau que bouleversant.

Par Legoffe, le 11 décembre 2008

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