Quelques jours d'été + Un îlot de bonheur

Deux histoires :

Du haut de ses huit ans, un petit garçon est confié à la garde d’un couple de personnes âgées. Si la vieille dame est la gentillesse incarnée, son vieux compagnon, à l’étonnement de l’enfant, ne pipe pas mot. Pourtant, c’est ces nouvelles conditions que le petit homme va apprendre les règles les plus élémentaires de la vie.

Subissant les disputes incessantes de ses parents, un jeune adolescent se réfugie dans un parc public afin d’y goûter un moment de quiétude. Au gré de ses observations, il fait la connaissance d’un S.D.F. qui, lui aussi, semble être en proie d’un certain désarroi. La réunion de ces deux individus que tout sépare, va être l’occasion d’une franche prise de conscience.

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Quelques jours d’été + Un îlot de bonheur

Parus en 1998 et en 2001 aux éditions Paquet, ces deux superbes récits réalisés par Christophe Chabouté sont remis sur la sellette par Vents d’Ouest sous la forme d’une intégrale au format passe-partout conforme à celui de l’intégrale parue en 2006 du même auteur (regroupant "Zoe", "Sorcières", "Pleine lune" et "La bête") et inaugurant la nouvelle collection Mini-Intégra.

"Quelques jours d’été" et "Un îlot de bonheur" mettent en valeur les qualités rédactionnelles et suggestives de leur auteur qui, en peu de mots, campe parfaitement les situations les plus difficiles. Faisant preuve d’un humanisme à toute épreuve, utilisant avec tendresse des personnages dans leur simplicité la plus crue, Christophe Chabouté titille la fibre de la sensibilité. A cet égard, il nous expose deux sujets graves presque basiques, auxquels sont liés des enfants subissant le déchirement familial, en extrait la sève essentielle et leur donne une envolée délicate extraordinaire en jouant finement sur les entournures.

Par ailleurs, Christophe Chabouté tend à expliciter que les maux qu’ils soulèvent peuvent trouver leur résolution dans les réponses les plus simples. Associant à ses histoires bien menées des personnages blessés en leur fonds, il parvient avec un verbiage extra light à faire éclipser le mal-être au profit d’un certain bonheur. Ces changements qu’il orchestre savamment, souvent dans des silences évocateurs, ont le pouvoir de racoler le lecteur en l’attendrissant et en libérant les émotions les plus diverses.

Si les mots sont chichement employés, en revanche les dessins parlent d’eux-mêmes. Le tourment de ses protagonistes se lit en peu de traits dans leurs yeux, sur l’inclinaison des têtes. En artiste polyvalent, Christophe Chabouté maîtrise les expressions avec force et sait distiller toute sorte de sentiment. Fidèle à la bichromie, il joue sur les contrastes sans coup férir dans des décors réalistes.

Dans tous les cas, cette intégrale constitue de la belle œuvre confirmée par les deux prix qu’elle reçut en 1998 et 2002 à Angoulême à savoir l’Alph’Art Coup de cœur avec "Quelques jours d’été" et une mention spéciale du jury œcuménique de la BD pour "Un îlot de bonheur".
 

Par Phibes, le 5 avril 2009

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