Qocha

Qocha, petite fille inca, se joue normalement de son espièglerie et en fait profiter son petit compagnon de jeu, Kilari. Entre ses incursions dans la forêt au plus proche des limites interdites et sa participation remarquée à l’école, cette dernière jouit pleinement et en toute insouciance de son quotidien. Jusqu’au jour où celle-ci se voit proclamée « accla », la nouvelle vierge du Soleil, par le grand prêtre Coricancha. Promise donc à une destinée exceptionnelle, Qoacha voit sa nomination saluée par toute la communauté sauf par un individu ombrageux qui semble s’intéresser à elle. Toutefois, une menace plane sur la communauté si bien que le grand prêtre Coricancha qui a entendu le courroux du Dieu-Montagne, décide de lui faire une offrande pour l’apaiser à savoir la vie de Qocha.

 

Par phibes, le 24 novembre 2011

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Notre avis sur Qocha

Après un première publication aux éditions Vraoum avec La ligne zéro, Lommsek, jeune auteur ayant été primé au Festival d’Angoulême en 2009, revient grâce à la maison Manolosanctis dans le paysage du 9ème art au travers d’une nouvelle aventure liée à une jeune inca promise à une destinée tumultueuse.

Qocha est donc l’histoire dramatique d’un petit personnage débordant de vitalité due à sa jeunesse qui va basculer à la suite d’une décision radicale dans l’univers manipulateur, brute et peu affriolant des adultes. Nous plongeant dans l’ambiance historique des incas du 12ème siècle, Lommsek a décidé de se mouvoir dans le jeu des émotions en attirant le lecteur dans un récit démarrant dans une insouciance juvénile pour verser par la suite dans la terreur et la découverte d’un secret lié à la petite fille.

La thématique est des plus captivantes, Lommsek faisant évoluer méthodiquement son aventure au gré d’une opposition adroite entre jeunesse innocente et maturité sournoise voire perverse. Le jeu des personnages est bien mené et par ce biais se veut d’un attrait bien agréable. Qocha est bien sûr le personnage clé de ce récit qui apporte la sensibilité, la vitalité dont on ne se lasse pas d’apprécier et qui va être bafouée pour servir quelques mauvais desseins. D’autres tels Sumainka ou le grand prêtre Coricancha ont un rôle plus subtil que l’auteur va nous faire découvrir progressivement. On notera au passage que les dialogues utilisés sont pour le moins modernisés mais ne gène en rien la qualité des péripéties.

Dans sa grande polyvalence, Lommsek se sort bien sympathiquement de son travail graphique. D’un geste que l’on peut considérer assuré, il anime son univers épuré dans un dégagement d’émotions et d’expressivité convaincantes. Usant d’un hachurage bien présent et d’une colorisation assez primaire, il donne une présence à ses personnages très honorable.

Un ouvrage à porter à l’actif de Lommsek, captivant de par ses effets émotionnels et juvéniles et qui se veut malheureusement l’une des dernières productions de l’éditeur.

 

Par Phibes, le 24 novembre 2011

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