PRINCESSE DU SANG (LA)
Integrale

En 1950, un kidnapping qui tourne mal. Victor Maurer, l’un des kidnappeurs, réussit à s’échapper en emportant avec lui la petite Alba Black, blessée. Ensemble ils disparaissent.
En 1956. Ivory Pearl est photographe, elle veut prendre une année sabbatique et son ami Robert Messenger lui suggère les montagnes de Cuba. Elle finit par rencontrer le mystérieux Victor accompagné par la jeune Negra… Elle les prend en photo et envoie les clichés à son ami qui identifie la petite Alba… Mais cela alerte l’oncle de la gamine qui souhaiterait sa mort, afin de récupérer son prestigieux héritage. Aussitôt il expédie ses tueurs sur place…

Par fredgri, le 15 novembre 2015

Publicité

Notre avis sur PRINCESSE DU SANG (LA) #Int. – Integrale

Cette Intégrale rassemble donc les deux volumes de "La Princesse du sang", publié en 2009 et 2011 chez Aire Libre. L’histoire est basée sur le dernier roman inachevé de Manchette.
Max Cabanes se réapproprie ainsi cet univers avec brio. On plonge alors en plein polar mâtiné d’espionnage, de courses poursuite. L’écriture est sobre, elle laisse la place qu’il faut à l’artiste pour qu’il s’exprime, qu’il joue avec sa mise en scène très enlevée, très nonchalante.
Quant au récit de Manchette, il nous immerge dans une ambiance très tendue ou très vite les divers intérêts entrent en jeu, et ou tout se conclue dans cette jungle pleine de dangers et de poursuivants. On est au début de la révolution cubaine, les services secrets commencent à s’intéresser à ce Castro, ils observent donc les différents trafics d’arme qui s’opèrent et donc enchaînent magouilles sur magouilles pour tirer leur épingle du jeu !

C’est dans ce cadre que Manchette situe l’action de cet ultime livre qu’il ne finira jamais. Son fils Doug Headline reprendra le projet sous forme de BD.
Le moins qu’on puisse dire c’est que cette association fonctionne à merveille. Non seulement, le récit est très rythmé, mais il est très précis aussi, on entre dans l’histoire, on écoute les protagonistes nous éclairer sur les enjeux, sur l’aspect "espionnage" de l’affaire. C’est à la fois très instructif sans pour autant être trop compliqué à suivre. Car on devine qu’avant tout, derrière ce vernis historique ce qui compte c’est le parcours de cette photographe, de ces hommes et de cette gamine.
Le scénario est donc très adroit et passionnant. Je n’ai pas lu le livre, donc je ne peux pas faire de comparaison avec le travail d’adaptation, néanmoins on ressent par-ci par-là des écarts plus littéraires qui rajoutent de la profondeur, qui créent déci delà des ellipses assez bienvenues. L’écriture est donc aussi assez habile.
Mais ce qui m’a réellement plus marqué que le reste c’est l’extraordinaire travail graphique de Cabanes. Le trait est très expressif, les jets de lumières sont incroyablement judicieux. On est face à un artiste au sommet de son art qui rend vivant le moindre de ses traits, c’est excellent.

Si vous voulez vous régaler en ayant l’impression de regarder un excellent thriller, alors jetez vous sur cette Intégrale qui se dévore d’une traite. Au point ou l’on aimerait bien suivre davantage les aventures de ces personnages, au delà de la dernière page… !

Une très bonne idée de cadeau pour cette fin d’année festive !

Par FredGri, le 15 novembre 2015

Publicité