PRINCES D'AMBRE (LES)
L'Ombre Terre

A la suite d’un accident de voiture, un homme sort de sa léthargie pour s’apercevoir qu’il est amnésique. Décidé à recouvrer son identité, il parvient, en malmenant le médecin qui le soigne, à découvrir qu’il doit son hospitalisation à sa sœur Evelyn Flaumel. Ayant récupéré ses coordonnées, il lui rend visite à sa demeure de New York. C’est ainsi qu’il apprend de sa bouche, par déduction et sans lui révéler son amnésie, qu’il se nomme réellement Corwin, qu’il fait partie d’une grande fratrie, qu’il entretient un conflit avec son frère Eric et que son destin est lié à Ambre. Si les souvenirs tardent à rejaillir, l’arrivée de son frère Random va précipiter le mouvement. Ensemble, après avoir lutté contre des ombres maléfiques d’un autre monde, ils se décident à faire une virée en Ambre. Mais pour cela, ils devront passer par Rebma où une épreuve révélatrice attend Corwin.

Par phibes, le 9 janvier 2010

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Notre avis sur PRINCES D’AMBRE (LES) #1 – L’Ombre Terre

Après L’assassin royal, L’aventurier des étoiles et Majipoor, la récente collection Cherche futur, spécialisée dans l’adaptation en bande dessinée des grands romans de l’heroic fantasy et de la science-fiction, s’étoffe en comptant dans ses rangs cette nouvelle saga. Le choix est judicieux car l’œuvre adaptée, écrite par Roger Zelazny à partir de 1970, est de grande envergure et d’une grande notoriété. Pareillement, il est ambitieux de par la complexité de l’univers décrit qui met en évidence une coexistence de mondes multiples.

Pour cette occasion, c’est Nicolas Jarry, auteur de Le crépuscule des dieux, Blackwood, Le testament des siècles, Le trône d’argile…, qui se colle à la délicate tâche du découpage du roman et à sa mise en application en BD. Suivant scrupuleusement le déroulement de l’histoire originale, le scénariste organise ses péripéties sans fausse note, de façon cohérente, permettant au lecteur de s’imprégner de l’amnésie du personnage central et de découvrir en même temps que lui sa véritable identité au travers de ses pensées les plus intimes et de son jeu de déduction. S’il ne fait aucun doute que Corwin détient un rôle décisif dans l’univers multiple (à la fois authentique et irréel) qui se précise au fil des planches, on ne saisit, avec ce premier tome, qu’une infime partie de ce qui se trame. En effet, un conflit inter fraternel semble se préparer dans un univers partagé dont la structure se dessine progressivement et où Ambre tient une place prépondérante.

Cet épisode constitue donc une mise en bouche alléchante, qui laisse entrevoir un amalgame d’univers parallèles tels des ombres par rapport à un monde original (par exemple Ambre et Rebma), et d’époques contrastées (modernes et féodales), entrecoupés de scènes d’action sanguinolentes.

Graphiquement, Benoît Dellac dont on a vu ses premiers pas prometteurs dans le premier tome de Missi Dominici, réalise un travail très agréable. Bien qu’il semble un peu moins précis que dans la série précitée, son trait se révèle, un peu plus libéré, dans une énergie palpable, plein de bonnes intentions. On perçoit que le mouvement est sa force et qu’il le fait dans une avidité réaliste assez convaincante.

Un tome de préparation détonant pour une adaptation engageante d’une épopée à nombreuses facettes.

Par Phibes, le 9 janvier 2010

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