PRINCE VALIANT
1949 - 1950

(Volume qui rassemble tout les Sunday strips du 2 Janvier 1949 au 31 Décembre 1950)
Après le baptême de son fils, le petit Arn, Vailant est envoyé enquêter au sujet d’un château prétendument hanté. Il découvre qu’il s’agit d’un leurre, en effet l’endroit est occupé principalement par des femmes qui se déguisent pour se protéger des éventuelles attaques. Valiant réussi ensuite à recruter des soldats parmi les paysans du coin pour venir protéger le château. Puis il rencontre le jeune Geoffrey qui veut devenir chevalier de la Table Ronde à son tour, il le ramène à Camelot ou le jeune homme rencontre pour la première fois la belle Aleta dont il devient éperdument amoureux, malgré le fait qu’elle soit la femme de son protecteur… Puis le roi Arthur envoie Vailant inspecter le mur d’Hadrien qui sépare l’Angleterre de l’Écosse, mais surtout qui protège des attaques Pictes qui commencent à augmenter… Blessé à la suite d’un combat Vailant est rejoint par Aleta qui décide de l’emmener en convalescence à Thule pour qu’il y retrouve son père, le roi…

Par fredgri, le 2 novembre 2013

Notre avis sur PRINCE VALIANT #7 – 1949 – 1950

Beaucoup de choses dans ce septième volume. On est vraiment en plein Age d’Or de la série avec un héros qui mérite amplement son nom, mais qui partage aussi ses mérites avec sa non moins vaillante jeune épouse Aleta. La jeune femme prend ici vraiment part aux aventures de son mari, elle intervient dans les conseils de guerre, sur les champs de bataille, elle est l’élément déstabilisateur qui démontre que la solution n’est jamais dans la précipitation, ni dans l’affrontement à tout prix (et c’est parfaitement illustré quand elle "défend" le royaume de Thule face au roi Aguar, misant sur une bonne entente avec la reine adversaire, tout en respectant les enjeux politiques !). C’est intéressant car dès lors Prince Valiant développe plusieurs intrigues en parallèle, qu’il s’agisse de Valiant lui même et de ses exploits, mais aussi des interventions d’Aleta et le parcours du jeune Geoffrey qui renvoie aux début du héros lui même. Il se dégage donc de cet enchevêtrement d’histoires une impression d’aventure ininterrompue, avec des touches très subtiles de romance, de fête, d’intimisme…
Foster arrive aussi à maintenir une atmosphère très optimiste, je veux dire par là que le moindre conflit qui se présente est réglé en renversant la vapeur, dans l’entente et la bonne humeur, avec intelligence. C’est une approche très intéressante, certes, mais qui a aussi tendance à insister sur le côté "idéalisé" et "lisse" de cet univers moyenâgeux. Tout les personnages principaux sont parfaits, des stratèges hors norme, courageux, qui prônent davantage des valeurs humanistes et non violentes (d’où l’intérêt de rééquilibrer les actions chevaleresques de Valiant par ceux plus féminins et subtils d’Aleta), ça manque un peu de "bosse".

Prince Valiant se démarque donc progressivement des premiers volumes plus axés sur le héros seul, qui chargeait contre l’ennemi. On glisse vers quelque chose de bien plus fin qui permet à l’artiste de travailler davantage la matière de ses personnages, leur interaction. L’aventure prend alors des contours peut-être moins épiques mais qui sont toujours et encore passionnants à suivre ! D’autant que Valiant lui même disparait parfois pendant des semaines, laissant la place aux autres !

Un septième volume qui démontre une nouvelle fois (comme si c’était nécessaire) la virtuosité de Hal Foster, tant narrativement que graphiquement.
Car c’est tout simplement sublime du début à la fin. Les illustrations sont extrêmement riches en détail, qu’ils soient vestimentaires ou architecturaux ! En parcourant ces planches on comprend pourquoi ce maître à tant fasciné les générations suivantes. De plus Foster a su créer, avec cette alternance entre texte et image, un rythme de lecture qui lui permet très habilement de jouer avec les ellipses sans être encombré par une écriture typiquement BD. Il a aussi la possibilité de travailler ses illustrations en poussant la finesse jusqu’à un point incroyable ! Chaque page est une leçon en soi !

Du très grand art que nous propose une nouvelle fois Fantagraphics avec ces remarquables volumes qui reviennent, avec du rédactionnel très pointu, sur la carrière de Foster illustrateur, sur les parallèles avec ses héritiers…

Un seul mot: "Indispensable" !

Par FredGri, le 2 novembre 2013

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