Pride of Baghdad

Printemps 2003 : Irak. C’est toujours la guerre. Les troupes américaines bombardent la capitale : Bagdad. Les bombes tombent sur le zoo de la ville, libérant les animaux.
Quatre lions : un mâle, deux femelles et un lionceau, qui sont un peu perdus, affamés, perplexes mais libres, vont arpenter les rues de la capitale mais vont devoir surtout lutter pour survivre…

Par berthold, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Pride of Baghdad

Pride of Baghdad est un de mes coups de coeur actuel. J’ai pris une claque à la lecture de ce chef d’oeuvre. Et j’en reste encore sous le choc. Quand j’ai lu les premières critiques lorsque l’oeuvre est sortie aux U.S.A., je me demandais et espérais que quelqu’un  la traduise en France.
Depuis, Panini Comics a récupéré le fameux label Vertigo de DC et a décidé de sortir ce Pride of Baghdad.
Cette oeuvre est due au scénariste de la série Y : The last man et Ex Machina ( deux oeuvres récompensées aux Eisner Awards) et au talentueux dessinateur Niko Henrichon (Barnum!). Ce récit est inspiré d’une histoire vrai. C’est le point de départ du bombardement de Bagdad en 2003 et surtout celui du zoo de la ville, qui permit à quatre lions de parcourir les rues de la cité, qui a inspiré les auteurs.
Les héros sont donc les lions. Au début, ils parlent entre eux et les autres animaux. Nous faisons donc connaissance avec Zill, Safa, Noor et son fils Ali. 
Les êtres humains, nous les voyons peu ou de loin, soit sous forme d’ombre ou éventuellement morts. (d’ailleurs, une des scène intéressantes du livre lorsque les lions n’osent pas  manger l’homme mort pensant que c’était un de leur gardiens et qu’ils considèrent comme des hommes bons). Donc, les lions vont arpenter les rues de la ville et rencontrer et affronter d’autres animaux libres : les singes qui s’en prennent à Ali, les chevaux et l’ours. La rencontre avec le plantigrade nous vaudra une scène d’anthologie d’ailleurs. Il y aura aussi quelques prises de bec entre les lions au sujet de la liberté et la vie, avant qu’ils soient capturés dans la savane. Une vie qui n’était pas de tout repos ou de rêve. Safa raconte son expérience : viols, violences…Et puis, il y a des scènes d’amours entre Noor et Zill. Un des aspects très réussis de cette oeuvre, c’est de ne pas avoir donné un  aspect humain aux animaux comme c’est le cas dans Blacksad par exemple. Ici, les lions sont des animaux. Ils parlent, ils ont des sentiments et surtout, ils nous émeuvent et ils nous touchent. L’oeuvre parle bien sur de la guerre : on y voit les avions, les bombardements, la ville en feu et les chars d’assauts. Sans trop en montrer, les auteurs arrivent à nous faire ressentir l’horreur, l’absurdité de cette guerre. Soit par les mots (comme lorsque la tortue raconte la première guerre  en Irak) ou soit par quelques images avec un regard, un décor. Il ne faut pas grand chose pour nous toucher au plus profond de nous-mêmes.
Vous n’êtes pas près d’oublier les dernières scènes. Moi, je les ai encore en mémoire. C’est dur et émouvant. Les auteurs ne prennent pas vraiment parti pour l’un des camps. Mais démontrent vraiment l’absurdité de ces événements que nous avons tous vus aux journeaux télévisés ou dans la presse.
J’aime beaucoup les derniers mots du livre :  "En avril 2003, quatre lions se sont échappés du zoo de Bagdad lors des bombardements sur l’Irak. Les animaux affamés ont finalement été abattus par des soldats américains. Il y a eu d’autres victimes."
Un chef d’oeuvre qui nous donne à réfléchir sur ces événements qui sont , malheureusement, toujours d’actualités.
A ne pas manquer !

Par BERTHOLD, le 27 novembre 2006

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