Prestige de l'uniforme

Paul Forvolino travaille dans un laboratoire pharmaceutique, il s’est spécialisé dans l’étude des lichens. Cependant sa vie est entièrement absorbée par son travail, il ne voit pratiquement plus sa fille, sa femme se réfugie dans des pratiques SM et lui ne cesse de se dire qu’il n’est guère plus qu’un médiocre.

Jusqu’au jour ou, par mégarde, il renverse un peu de la solution, sur laquelle il travaille, sur sa main. Progressivement il se rend compte que son corps change, qu’il se recouvre petit à petit d’une sorte de pellicule symbiotique, bleue, c’est du lichen…

Deviendrait il plus fort ? Plus intelligent, plus sur de lui ?

Par fredgri, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur Prestige de l’uniforme

Au travers de cet album les auteurs se demandent si l’héroisme est forcément une bonne chose ! Si le « héros » peut vivre cette histoire sans problèmes dans sa vie quotidienne. Mais au delà de cet aspect ce qui m’a marqué c’est l’analyse autour de cet homme qui perd pied devant à la fois les responsabilités en tant que père et mari, mais aussi face aux exigences de son nouvel état. Comment faire pour satisfaire tous le monde ? Comment se débrouiller dans cette vie qui va parfois trop vite et dont on ne s’estime pas à la hauteur ?

Car, avant tout, c’est le regard sur cet homme qui est important, bien plus que sur son entourage.

Cet album, donc, est passionnant, il traite d’un héroisme version européenne, et non plus à la sauce américaine, sans effets sensationnalistes, sans le décorum habituel, non, ici c’est un héroisme à l’échelle humaine qui nous est présenté. C’est d’ailleurs assez surprenant de voir combien cette vision peut être réaliste et profonde !

Je ne sais pas si Paul est vraiment un héros, si il ne subit pas plutôt les effets de son nouveau corps. Il n’empêche qu’il est très cohérent, cela pourrait être n’importe qui parmi vous, un homme normal qui ne s’attendait pas à ce qui lui tombe sur les épaules.

L’écriture de Loo Hui Phang est vraiment très subtile, pleine de sous entendu, de regard sur l’autre, pleine aussi de ces moments ambigues qui font perdre la tête, qui poussent à se résigner… Il prend le temps d’installer et développer ses situations, les personnages ont ainsi tout lattitude pour s’étirer. C’est parfait !

Le dessin de Hugues Micol (que je ne connaissais pas non plus) sont vraiment superbes, ils collent incroyablement bien aux atmosphères développées dans le récit, très vifs, très dynamiques et surtout plein de cette encre épaisse tout en matière qui permet d’amener un regard plus torturé.

Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé cet album, j’espère que vous saurez vous aussi l’apprécier à sa juste valeur !

Par FredGri, le 16 juin 2005

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