Presque jamais

 
Un jeune homme est à bord d’une barque vide, sans rames, avec pour seule compagnie un petit oiseau qu’il a recueilli et soigné. L’embarcation est à la dérive et le courant les entraîne vers de sombres cieux orageux mais jamais ils ne parviennent à atteindre le rivage, toujours désert, où ils aimeraient pourtant trouver refuge.

Ce voyage est-il un cauchemar ou bien un rêve ? Est-ce le contre-coup du chagrin d’amour que le jeune homme traîne ? Ou les effets indésirables d’une gueule de bois, voire d’une "near death experience" ?

Ah, si seulement il trouvait quelqu’un à qui poser la question !…
 

Par sylvestre, le 29 juin 2017

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Notre avis sur Presque jamais

 
Beaucoup de cases muettes accueillent l’une après l’autre cette étrange barque et ses deux passagers qui, au fil des planches, naviguent vers un objectif indéfini. On ne saura pas exactement où et dans quelles conditions a commencé ce voyage, on suivra juste ce chemin d’eau en s’émerveillant des jolis paysages qu’il traverse ou en redoutant de subir des intempéries ou de faire de mauvaises rencontres…

Ce voyage que l’on fait en qualité d’observateur extérieur aux côtés de ce couple inattendu est intrigant et pousse à s’interroger autant qu’il est poétique et pousse à lâcher prise. Graphiquement, c’est un gros travail d’installation d’ambiances qui a été réalisé par les auteurs et si les codes couleurs semblent choisis classiquement (du sombre pour de l’angoissant et du clair pour du plus joyeux), leur alternance rapide est là pour nous rappeler qu’on n’est pas dans le tangible et qu’il ne faut donc peut-être pas se fier à ce qu’on croit en deviner !

Les paysages défilent, les eaux calmes ou plus tumultueuses se parent de couleurs et de reflets fantastiques… Les personnages se parlent, s’interrogent, s’inquiètent ou se rassurent. Mais aucun indice ne vient répondre à leurs questions ni lever leurs doutes. La barque avance, et le temps passe. Jusqu’à ce que l’expérience commence à devenir un peu longuette.

Heureusement viendra le moment où les choses s’accélèreront et où la situation nous éclairera quelque peu sur le pourquoi du comment. Encore que les possibilités resteront plurielles ! A moins qu’on finisse par comprendre… Ah, oui, c’est ça !

Embarquez vous aussi dans cet univers entre euphorie et dépression. Laissez-vous bercer par le rythme de la descente et envoûter par la sournoise beauté des décors traversés. Toucherez-vous le fond ? Rebondirez-vous ? Tout cela est très personnel, et il vous faudra de la force. Mais c’est en passant par là que vous comprendrez certaines choses.

Presque jamais
est une bande dessinée signée par Tommaso Valsecchi (scénario), Francesco Castelli (dessin) et Valentina Grassini (couleurs), une BD à découvrir aux éditions Kramiek.
 

Par Sylvestre, le 29 juin 2017

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