POURQUOI SEIYA TODOÏN, 16 ANS, N'ARRIVE PAS À PÉCHO ?
Pourquoi Seiya Todoïn, 16 ans, n'arrive pas à pécho ?

Seiya est a priori le mec parfait : jeune lycéen, il est le premier de sa classe. Il est aussi doué en sport, riche à souhait, bref, le petit ami parfait. Le problème, c’est que Seiya n’a jamais eu de petite copine, et cette situation le désespère. Arrivé à bout, jaloux de tous ses amis qui ont une fille dans leur vie, Seiya se fait une promesse : il aura une petite amie au lycée. Plus facile à dire qu’à faire…

Par Clémence, le 17 janvier 2016

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Notre avis sur POURQUOI SEIYA TODOÏN, 16 ANS, N’ARRIVE PAS À PÉCHO ? #1 – Pourquoi Seiya Todoïn, 16 ans, n’arrive pas à pécho ?

Pourquoi Seiya Todoïn, 16 ans, n’arrive-t-il pas à pécho? On peut avancer ici quelques hypothèses bien fondées. Tout d’abord, son look de psychopathe ne doit pas aider. Le choix graphique pour le personnage principal est plus que discutable, Seiya a un regard noir, les yeux froncés, et ceci à chaque case, de quoi faire peur.

Ensuite, la conception du personnage en dit long: on ne peut que le détester. Seiya est fils de riche – il a une servante personnelle, une jeune fille de 18 ans – premier de la classe – sans effort ni travail – et bon en sport – classé en athlétisme. Ce mélange rend Seiya passablement détestable, même si on pourrait apprécier l’effort de nous montrer que même un garçon « parfait » peut avoir du mal à se trouver une petite copine. Le problème, c’est que Seiya s’estime supérieur aux autres garçons, et ainsi ne comprend pas pourquoi un jeune homme si riche, si intelligent, si sportif ne plait pas aux filles.

Enfin, un sexisme prononcé prime dans tout le tome. Chaque personnage féminin est présenté comme une potentielle petite amie, et passé en revue. Seiya aborde chacune avec une intensité assez perverse, et avec pour seul but de finalement conclure, car à 16 ans apparemment, il est inacceptable de ne pas encore avoir eu de vraie petite amie. Seuls deux personnages féminins échappent à ce traitement, la servante de Seiya, et sa bonne copine Sayaka, présentée comme le pendant masculin de Seiya. On pourrait s’amuser des déboires amoureux de Seiya, qui essuie refus sur refus avec toutes les filles qu’il aborde, mais tout ceci est teinté de mal-être et de désespoir.

La traduction laisse également à désirer, avec un langage voulu « jeune » mais finalement démodé. On pourra apprécier des expressions romantiques telles que « C’est comme balancer un crapaud contre un mur et s’étonner qu’il éclate », ou encore « faut que j’aille faire pleurer le serpent » (comprendre, aller aux toilettes…).

Le style qui se veut assez réaliste n’est pas désagréable, avec des personnages aux traits bien reconnaissables, mais voir et revoir la tête de Seiya, avec ce masque noir sur les yeux, devient vite lassant.

Il faut lire ce tome 1 avec beaucoup de second degré pour en apprécier quelques aspects, car de prime abord, c’est une apologie du sexisme, et un bien mauvais exemple. Le retournement en fin de tome laisse peut-être présager un changement de ton dans la trame narrative, on ne peut que l’espérer.

Par Clémence, le 17 janvier 2016

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