Pour la peau

 
Ils se sont rencontrés lors d’une fête organisée par la radio qui a ses bureaux au rez-de-chaussée de l’immeuble où ils travaillent. Un verre à la main, ils ne se sont parlé que quelques secondes, puis ont passé le reste de la soirée à se chercher du regard dans la foule… Jusqu’à cet instant entre crainte et magie où il fut clair que leur journée ne devait pas se terminer sans que les toilettes du premier étage soient devenues le théâtre de leurs premiers ébats.

Mathilde et Gabriel se sont souvent revus, par la suite. Elle était mariée et lui aussi, mais ces rencontres interdites, c’était leur secret, leur jardin secret. Ça ne regardait personne d’autre. Pas de sentiments, cependant, pas de projet : des rendez-vous dans une autre dimension, tout simplement..

Tout simplement ?
 

Par sylvestre, le 7 octobre 2018

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Notre avis sur Pour la peau

 
Le premier chapitre compte quatre pages : comme dans un film gonzo, tout y va très vite. Les présentations sont superflues et on passe tout de suite aux scènes les plus hot. Cinquième page et pages suivantes : deuxième chapitre. Changement de style graphique, changement d’épaisseur de trait, changement de couleurs, mais même style d’histoire : les personnages sont habillés dans la première vignette, mais dès la deuxième, les corps sont nus et en action. Mais, que dis-je… Même style d’histoire ? Non, en réalité : même histoire, mêmes personnages. Mais racontée du point de vue de l’autre.

Pour la peau, ce ne sont pas des saynètes érotiques proposées les unes après les autres. Pour la peau, c’est une histoire longue, le récit d’une relation secrète entre deux êtres qui veulent se retrouver pour partager le plaisir de la jouissance physique. C’est une bande dessinée pornographique qui ne reste pas dans le superficiel mais qui complexifie la relation au fil des rendez-vous ; tout simplement parce qu’il y a "la vraie vie" à côté des jardins secrets, et que ces deux univers finissent fatalement par interagir.

C’est beau et c’est triste à la fois. On est jaloux, puis on l’est moins. On frissonne de plaisir, puis de crainte. Le danger de l’extraconjugalité vient menacer les uns et les autres, mais ce genre de danger, ce feu avec lequel on joue, c’est un feu par lequel on veut absolument être brûlé, finalement, tant le beau et le bon prennent le dessus sur le raisonnable. Oh non, ce n’est pas qu’on n’aime plus les autres, c’est parce qu’on aime en plus des autres. On sait bien qu’on devra s’en expliquer un jour, on le redoute, même, mais on remet à "quand il le faudra bien" l’exercice de l’invention du bobard… Voyage en sentiments humains, voyage en désirs et en sensations : Pour la peau
 

Par Sylvestre, le 7 octobre 2018

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