POUR L'EMPIRE
La Fortune

Les Légionnaires emmenés par le Capitaine Glorim Fortis arrivent aux portes du Nouveau Monde, un monde en ruine ou seul subsiste les fondations et architectures d’un vieil empire… Les soldats voient de plus en plus cette mission d’un mauvais œil et il n’y a bien que la fortune promise qui les fassent tenir. Après avoir observé des fresques mettant en scène des hommes chevauchant des dragons, ils font la découverte d’une grande bibliothèque remplie de livres originaux, qui leurs auraient permis de percer les secrets de ce monde. Mais chaque page de chaque ouvrage a été rongée par des insectes. L’amertume sera malgré tout de courte durée et notre escouade sera alors poussée dans ses retranchements les plus profonds.

Par Placido, le 9 mai 2011

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Notre avis sur POUR L’EMPIRE #3 – La Fortune

Je peux vous l’assurer, Pour l’Empire est une série pour le moins atypique (du Poisson Pilote 100% pur jus), dont on a rarement vu d’équivalent et qui (sans même vouloir en faire des caisses) fait à mon avis partie des Bandes Dessinées les plus excitantes du moment. Bastien Vivès et Merwan sont en grande forme et toute juste 9 mois après la sortie du second tome, ils nous livrent un troisième et dernier opus remarquable d’intelligence et d’originalité.

Avec des thèmes comme l’ennui, le doute, la peur de l’inconnu, les auteurs abordent une nouvelle fois le récit d’aventure d’une manière peu commune. L’inaction majoritairement présente laisse du temps à nos soldats pour observer l’environnement qui les entoure, discuter et réfléchir. Réfléchir à ce qu’ils font, ce qu’ils sont en train de vivre et ce qu’ils leur reste à faire… Les dialogues sont une fois de plus dotés d’une subtilité et d’une pertinence rare : bien adaptés à l’époque dans laquelle évoluent les personnages, il s’en dégage une certaine poésie, teintée de littérature et de philosophie. Mais rien d’incompréhensible et d’obscure pour autant, tous ces dialogues sont portés par de simples soldats qui ont des discussions de soldats ! C’est en grande partie pour cela, que je pense sincèrement, comme je l’ai dit plus haut, qu’il s’agit d’un récit d’aventure dont on a rarement vu d’équivalent.

Côté influences, L’Odyssée d’Homère et Le Désert des Tartares de Dino Buzzati sont cités. Dans tous les cas, La Fortune intègre pour la première fois dans la série des éléments fantastiques avec des créatures sorties tout droit des mythologies anciennes. Cela nous offre d’ailleurs des scènes grandioses où les hommes, face à l’extraordinaire, n’agissent plus pour servir l’Empire mais bien pour sauver leur peau. Les scènes de combats sont très stylisées et offre de très belles planches qui nous permettent d’ailleurs de souffler un peu et sortir de cette ambiance anxiogène et pesante. Et puis les auteurs s’amusent aussi à mettre en scène certaines découvertes qui viennent bousculer le fondement même des croyances de nos soldats, comme par exemple avec le Médecin qui découvrira, grâce aux cartes de la bibliothèque, que le Monde n’est pas limité par des bords.

Les couleurs de Sandra Desmazières sont encore une fois spectaculaires et viennent enrichir les dessins très fins de nos deux auteurs. Tant pour la beauté des décors et paysages que pour l’ambiance écrasante de l’histoire.

La Fortune clôt cette trilogie d’une façon bien inattendue et ces soldats, poussés à bout et missionnés à explorer les confins du Monde jusque dans le néant, ne vous laisserons pas repartir comme ça. Ils vous suivront même après avoir refermé le livre… Ou bien ne serait-ce pas plutôt nous que les avons suivis ? Difficile à dire tant le récit nous envoûte…

Un terrible Coup de Cœur !

Par Placido, le 9 mai 2011

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