POUR L'EMPIRE
L'Honneur

Glorim Cortis est un capitaine, le capitaine d’une escouade réputé pour être la meilleure de tout l’Empire. Elle l’a prouvé à maintes reprises lors des batailles que l’Empire a mené et que l’Empire a toujours gagné. Maître de toutes les terres connues, l’Empereur souhaite à présent conquérir l’inconnu et envoie les hommes de Glorim, accompagnés des fantassins les plus expérimentés, dans une mission aussi périlleuse que mystérieuse : la conquête des nouveaux mondes !

Par Placido, le 5 avril 2010

Notre avis sur POUR L’EMPIRE #1 – L’Honneur

L’excitation pointe le bout de son nez dorénavant, lorsqu’on entend parler d’un nouvel album de Bastien Vivès (Le goût du chlore, Dans mes yeux, Amitiés étroites). Les derniers en date s’avérait être tous très bon voir très très bon, selon les affinités. Cependant, l’auteur avait tendance à toujours traiter le même genre de sujet, avec brio certes, mais certains lecteurs commençaient à douter, voir à se lasser, selon les affinités. Et bien là je peux vous dire qu’il y a du renouvellement ! Et non des moindres ! Mais avant de me lancer dans le vif du sujet, parlons également de Merwan Chabane, co-scénariste et co-dessinateur, qui n’est pas non plus en reste côté palmarès puisqu’il est à l’origine de Fausse Garde et est employé au dessin de l’excellente série L’or et le sang. Un chouette duo donc, qui nous gratifie d’un premier tome (sur trois) de haute voltige !

L’histoire débute avec une splendide scène de bataille, nous démontrant de façon plutôt explicite la puissance et l’invincibilité de l’armée de l’Empire. La référence à l’Empire romain est d’ailleurs évidente, toutefois, les auteurs se sont offert une plus grande liberté en ne précisant aucune date ou nom historique. Mais à vrai dire, peu importe. On fait alors la rencontre de l’escouade du Capitaine Glorim Cortis, composée du Lieutenant Calma, incarnant la puissance et la raison, de Forto, incarnant lui aussi la puissance, mais l’exprimant d’une façon moins tempéré et de Virgil, éclaireur et archer virtuose, grand amateur de femmes. Cette petite équipe s’entend à merveille et ses membres ne font qu’un : ils tuent ensemble, s’amusent entre eux, et sont redoutables ! C’est d’ailleurs pour cela qu’ils sont envoyés en mission par l’Empereur lui-même afin de conquérir l’inconnu, étant donné que les territoires déjà cartographiés sont sans exception sous la domination de l’Empire. Une petite armée est alors rassemblée marchant en direction du nord et bien au-delà du dernier poste de garde faisant office de frontière. Personne ne sait ce qu’il y a derrière et l’aspect mystérieux de la mission n’est pas au goût de tout le monde. Préférant les grandes batailles aux longs voyages, l’ennui s’installe. La motivation des troupes est en péril et ce ne sont pas les brèves altercations avec un peuple barbare hostile mais quasi-inoffensif qui viendront raviver leur ardeur. Toutefois, ce dernier ne laissera pas insensibles nos hommes et sera source de nombreuses interrogations. Eux qui pourtant n’ont jamais douté de leur grandeur, de leur puissance et de leur dévouement pour l’Empire. L’inconnu, le néant et l’inaction seront leur quotidien sombre et instable.

Le dessin est aussi original que la narration. Minimaliste, il fait transparaître beaucoup d’émotions et de sentiments (comme toujours avec Vivès). Les combats sont à couper le souffle, les moments calmes aussi. Leurs coups de crayons participent activement à l’ambiance pesante dans laquelle évoluent nos protagonistes et c’est assez impressionnant. Les couleurs sont également splendides et Sandra Desmazières fait des merveilles avec les paysages, il suffit de regarder la couverture.

Loin du péplum classique, les auteurs nous embarquent dans une expédition des plus étranges où les combats ne sont là que pour poser le décor laissant place au calme et à la tranquillité. Le récit se nourrit d’une réflexion sur les valeurs portées par cette élite de soldats livrés à eux-mêmes et qui n’auront plus qu’une dernière chose pour lutter contre l’inconnu : l’Honneur.

Magistral !

Par Placido, le 5 avril 2010

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