PORT DE LA LUNE (LE)
Le miroir d'eau

L’inspectrice Maya Lipman a été appelée de toute urgence au CHU de Bordeaux pour apprendre le décès de Samuel Leblond, un marginal de sa connaissance ayant eu un accident de voiture. Après avoir constaté l’état des mains du malheureux, s’être rappelée les propos étranges qu’il tenait lors de leur rencontre et s’être transportée sur les lieux de l’accident, elle finit par découvrir le corps encore en vie d’une jeune femme abandonnée dans une conduite en béton. Qui est-elle ? Pour le découvrir, elle se décide à mener l’enquête, en parallèle de celle qui mobilise actuellement son service et qui concerne des menaces proférées par un sinistre corbeau. Et s’il y avait un lien entre les deux affaires ? La réponse va finir par émerger au gré d’investigations qui vont entraîner l’inspectrice aux portes de la folie comportementale.

Par phibes, le 26 février 2013

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Notre avis sur PORT DE LA LUNE (LE) #2 – Le miroir d’eau

Le premier volet paru en octobre 2011 nous dressait le portrait de l’héroïne de ce diptyque, l’enquêtrice bordelaise Maya Lipman et son intervention dans une enquête policière qui trouve sa conclusion dans le présent opus.

Eric Corbeyran, toujours aux commandes, a décidé, en association avec Bénédicte Gourdon, psychologue, de rester dans un registre justement plus psychologique qu’explosif. C’est ainsi que le lecteur, dans la résolution de l’affaire du corbeau de Bordeaux, ne se repaîtra pas de courses de voiture à tout casser, de courses-poursuites époumonées, de faits d’armes destructeurs et ensanglantés mais plutôt d’être sensibilisé, dans le cadre d’une enquête policière, à une évocation plus humaine, plus attaché aux personnages, petits et grands, valides ou handicapés, à leurs caractères, à leurs spécificités, à leurs troubles.

Cette seconde partie reste encore dans un domaine scénaristique plutôt conventionnel, via une enquête policière, menée assez rapidement, qui se tient et qui se déroule dans des rebondissements bien ajustés. De plus, elle a quand même l’avantage de pousser le lecteur dans des retranchements insoupçonnables et indubitablement inquiétants, surtout quand l’affaire se concentre sur l’auteur du message anonyme et son parcours surprenant. A cet égard, l’on pénètre dans une dimension psychiatrique (comme le sussure le premier de couverture) qui confère une originalité, une épaisseur bien calculées ayant le don d’interloquer.

Graphiquement, le travail de la première heure de Horne se retrouve dans ce tome. Ses dessins sont encore une fois fluides, bien découpés, dotés d’un réalisme géré semble-t-il informatiquement. Le travail qu’il réalise sur les personnages est plutôt charmeur, la galerie proposée étant bien variée et ces derniers étant dotés une certaine âme, une expressivité qui convient particulièrement pour camper l’impact mental de l’aventure.

Un opus psychologiquement abouti et impactant qui permet de passer un bon moment de lecture.

Par Phibes, le 26 février 2013

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