Pornopia

154 pages qui rendent hommage au porno, un genre réservé à un public très averti dont Brüno explore toutes les facettes, positions, fantasmes et autre croisement de partenaires… Une illustration, une situation…

Par fredgri, le 21 janvier 2014

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Toute la BD, que de la BD !

Notre avis sur Pornopia

Le porno s’est démocratisé avec l’avènement d’Internet. De plus en plus d’images déferlent sur le web, affluant de tout les côtés, déshumanisantes, réduisant souvent le sujet à une succession de position, sans fond, sans réflexion aucune, des objets sur des objets !
Ce nouvel "album" de Brüno (Tyler Cross) reprend donc cette imagerie dans ce qu’elle a de plus froide et inexpressive. Pratiquement aucune mise en scène, très peu de recherche de cadrage particulière… Devant nous s’étalent des fellations, des sodomies, des fistings, des plans cul basiques, des scènes de groupe, gay, hétéro, bondage etc. Au fil des pages on se retrouve dans une succession de clichés récupérés sur le net et réinterprétés.
Progressivement, le "sujet" prend le dessus sur l’artiste qui se contente d’accumuler les déclinaisons, se répétant souvent, perdant de la voix petit à petit. Toutefois, et étrangement, au bout d’un moment, certainement blasé devant la banalité qui se dégage en fin de compte de ces planches, le dessinateur revient et on redécouvre ce trait si particulier, cet encrage ultra contrasté et minimaliste qui suffit amplement à charmer le lecteur de passage !

Certes, Brüno nous propose là un album très à part, davantage un art-book thématique qui traite d’un sujet sulfureux, de manière souvent extrêmement explicite, avec gros plan et tout et tout. On peut être quelque peu surpris de cette démarche, d’autant qu’encore une fois, il n’y a absolument aucun fond, pas de volonté de créer un cadre, de justifier quoi que ce soit, de se servir d’un prétexte… C’est du cul, du cul et encore du cul, pas de chichi ! Néanmoins, derrière cette vision très froide, on sent aussi une façon de montrer une certaine théâtralité de la sexualité, avec des positions qui sentent la mise en scène fantasmée, une espèce de reflet déformé, anonyme, peuplé de filles parfois très belles, aux formes voluptueuses, entourées de gars sculpturaux, montés comme des étalons…

A l’image du porno lui même cet album nous entraîne dans un univers érogène ou les uns ne se distinguent plus des autres, à mille lieux de la réalité, représentation d’un fantasme collectif troublant, presque hypnotique !

A ne pas mettre en toutes les mains !
Pour public très averti…

Par FredGri, le 21 janvier 2014

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