Polina

Polina Oulinov est une jeune fille qui part apprendre la danse classique à l’académie de danse. C’est là-bas qu’elle sera sous les enseignements ardus du Professeur Bojinski, un professeur exigeant et redouté de nombreux élèves. Repérée par ce dernier, elle suivra des cours particulier et ce, même après avoir quitté l’académie et intégrer le Théatre. Bojinski lui offre la chance d’interpréter un solo de danse classique qu’il a lui-même composé. Mais c’est avec son petit ami et deux autres compagnons de l’école de théâtre que Polina partira rejoindre une troupe menée par un metteur en scène réputé… Polina abandonne alors tout derrière elle.

Par Placido, le 21 mars 2011

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3 avis sur Polina

La sortie d’un nouvel album de Bastien Vivès est désormais un petit événement dans le monde de la Bande-Dessinée et c’est avec un certain état d’excitation que j’ai débuté la lecture de Polina. Et une fois de plus, c’est une réussite, une double réussite même. Car l’auteur nous offre une nouvelle très bonne histoire estampillée "Vivès" : quand on feuillète le livre, que l’on voit les dessins, les dialogues, on ne peut pas se tromper. Et les fans de la première heure seront comblés. Mais là où Polina est un bouquin intéressant, c’est qu’il a la carrure pour séduire un plus large lectorat : ceux qui restaient sceptiques, ceux qui commençait de penser que l’auteur tournait en ronds, ou simplement ceux qui n’aimaient pas ses histoires. Et pourtant, je n’ai aucunement eu la sensation que l’auteur est fait une quelconque concession. Non, il a simplement évolué, gagné en maturité, étoffé son histoire, étoffé ses personnages et il en ressort encore une fois un splendide récit intimiste.

A l’inverse de ces anciennes histoires où l’on suivait une brève tranche de vie amoureuse d’une personne, ici, nous allons suivre la carrière de danseuse de Polina. Les histoires d’amourettes sont bien évidemment toujours présentes mais ça reste en second plan, pour l’ambiance. Le principal fil conducteur étant la relation bien particulière (et finalement très belle) qui va s’établir entre Polina et le Professeur Bojinski. Depuis leur première rencontre à l’académie de danse, lorsqu’elle n’a encore que 6 ans, jusqu’à leur retrouvailles où elle sera alors une jeune danseuse reconnue internationalement. L’évolution de la vie de cette dernière est très bien construite, par petite scènes de vie quotidienne, les cours de danse, les discussions entre filles dans les couloirs ou les chambres du pensionat et puis le rythme infernal que lui impose Bojinski. Puis Polina suivra ensuite différente voies (dont je vous laisse le soin de découvrir), au fil des rencontres et des envies.

Bastien Vivès a ce talent incroyable de nous transmettre avec une infinie justesse et généralement avec peu de dialogue, une quantité incroyable d’émotions. Cela fait beaucoup d’adjectifs qualificatifs mélioratifs dans cette phrase mais c’est mérité. On pourrait d’ailleurs presque lui reprocher le fait que ces BDs se lisent très vite, car beaucoup de cases sont muettes et paraissent anodines, mais si on prend le temps de regarder, de contempler, on réalise qu’il arrive à faire passer un nombre incalculable de message rien que par des jeux de regards, des attitudes, des comportements… Limite plus que par le dialogue qui n’est quasiment là que pour confirmer ce que l’on savait déjà. C’est d’ailleurs fou à quel point il peut se montrer mature, au niveau de la compréhension des relations humaines, en étant si jeune. On a vraiment le sentiment de lire un témoignage, quelque chose de vécu, tant cela sonne réel, sincère, et encore une fois, juste. Et pourtant non (à moins d’avoir eu une vie très très chargé jusque là). C’est cet aspect là, à mon avis, qui fait toute la force de Polina et de son auteur.

Côté dessin, on retrouve le trait bien particulier de Vivès, très épuré mais à la fois très travaillé, très étudié pour se mettre au service des sentiments des personnages. On notera un choix de colorisation très agréable, avec une bichromie et un fond gris donnant un aspect calme, serein et maîtrisé (comme les danseuses classiques !) à l’histoire.

Je reste une nouvelle fois scotché devant tant d’aisance et de savoir-faire d’écriture et de mise en scène d’un si jeune auteur. On sent vraiment qu’il aime ce qu’il fait, ce qu’il raconte. Rien n’est forcé, tout est très libre, très vivant, très intimiste, très touchant. Et Vivès se paye même le luxe de nous servir une histoire bien plus riche et consistante que les précédentes, où il prend vraiment le temps, tout au long de ces 200 pages, de développer ses personnages et d’aborder d’autres thèmes que les histoires d’amour.
Une franche réussite, un coup de cœur même !

Et j’oubliais… Inutile d’aimer au préalable le monde de la danse pour apprécier chaque instant de Polina !

Par Placido, le 21 mars 2011

Qu’on apprécie ou non ses histoires, on ne peut que reconnaître le grand talent de Bastien Vivès. Son trait d’une fausse simplicité renferme une émotion rare qui vous touche à coup sûr en plein cœur ; en bien ou en mal, jamais il ne laisse indifférent… Et sans être un inconditionnel, je dois bien reconnaître beaucoup apprécier cet auteur. Bastien Vivès ose, il possède cette audace complexe à la fois empreinte d’insouciance et d’une maturité insoupçonnée qui tour à tour surprend, déroute et finalement emporte le lecteur. Bastien Vivès est un auteur vrai, un artiste du neuvième art, et Polina, est à ce jour, son œuvre la plus marquante. D’une grande élégance et tout en finesse, le récit charme et empoigne par la force de ses émotions puissantes et pourtant si fragiles. Superbe !

Polina est un album incontournable pour qui aime la bande dessinée. Assurément un must à posséder d’urgence !

Par melville, le 21 mars 2011

Bastien Vivès est un auteur extraordinaire. En quelques coups de crayon ou de feutre, il donne vie aux plus belles choses. Ses personnages sont tout en grâce, ils illuminent le livre de leurs regards expressifs. Et, comme toujours, nous vivons de ce qui est dit, mais surtout de ce qui n’est pas dit. Notre imagination et nos désirs sont si sollicités que l’émotion nous subjugue. C’est si simple et si beau que l’on en a les larmes aux yeux.
Quel beau cadeau pour l’art, quel superbe présent pour la danse, quelle merveille pour la bande dessinée.

Par Legoffe, le 10 avril 2011

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