POLAR
Oeil pour oeil

Trois histoires dans ce deuxième volume.
La principale: "Œil pour œil": Quelque part, très au Nord des États Unis, un ermite trouve une jeune femme nue qui échappe de peu à la mort. Il l’a soigne et décide de lui apprendre à se défendre pour qu’elle puisse ensuite aller se venger…
La seconde: "Black Kaiser, dans "Tous pour un", une histoire d’espions", Bien avant les évènements du premier volume, Black Kaiser fut un espion russe qui eu pour mission de trouver la taupe au service du Cerbère !
La dernière, "Un flic", un court récit qui met en scène un flic qui fabrique de fausses pistes !

Par fredgri, le 4 janvier 2017

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Notre avis sur POLAR #2 – Oeil pour oeil

Nous retrouvons Victor Santos qui, comme dans le précédent volume, nous entraîne dans un polar/thriller sombre et ultra violent à la mise en scène de virtuose. A nouveau, l’artiste s’amuse avec ses cadrages, avec la lumière et les jeux d’ombres pour orchestrer des séquences sans aucun compromis !

Bien sur, les mêmes inspirations très Milleriennes, mais il y a toujours du Darwyn Cooke (voir même du Kirby/Steranko dans l’histoire de Black Kaiser).
Victor Santos continue d’inscrire sa démarche dans un ensemble d’héritages particulièrement bien maîtrisés, tandis que son écriture très viscérale fait indéniablement penser à Lapham et ses Stray Bullets.

Il nous propose un véritable hommage graphique à un genre très codifié, "le polar" ou plutôt "le polar hardboiled" avec ses anti-héros increvables et impitoyables, seuls contre tous, qui déglinguent tout sur leur chemin. Pas forcément de subtilité dans ces portraits sans concession, pas de grands moments de psychologie, c’est du lourd, du Sin City like, du Parker, du Red, c’est du sang, des os éclatés et des mâchoires arrachées, ça gicle, mais étrangement on se prend d’empathie pour ces héros qui n’ont rien demandé à qui que ce soit !…
En contre partie, je reconnais que ça manque sérieusement de finesse dans l’ensemble. Les personnages doivent aller d’un point A à un point B et c’est exactement ce qu’il se passe au fil des pages, sans surprise !

Mais cet album est surtout le moyen, pour Santos, de s’amuser avec ses cadrages, avec les silhouettes qu’il met en scène dans de très adroites ombres chinoises, c’est superbe. Il pousse son dessin jusqu’au minimalisme le plus expressionniste possible. On est tout de suite conquis par la maestria qu’il nous dévoile au fil des pages ! Une très intelligente synthèse de tout ce qui peut animer le polar graphique moderne ! Une vraie référence en soi !

Toutefois, cet album reste une lecture captivante du début à la fin, qui fait du bien aux yeux et qui nous rappelle combien il est important de ne pas oublier les grands maîtres du roman noir ! !

A ne pas laisser passer…
De plus, sort en même temps "Sukeban turbo", écrit par Sylvain Runberg, de quoi avoir une bonne dose de Santos !

Par FredGri, le 4 janvier 2017

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