POKER FACE
La main du mort

Yan Duarte a quitté la Corse pour répondre à l’appel énigmatique de son père Jacky. Malheureusement, il arrive trop tard, celui-ci s’étant donné la mort précipitamment. Les raisons de ce geste radical étant plutôt obscures, Yan décide de mener son enquête, une enquête qui l’amène dans le cercle nébuleux et glauque des joueurs invétérés de poker. Après avoir échappé à Balzac, un dangereux mythomane, Yan sollicite l’appui de Django, un ami à son père, afin qu’il lui apprenne toutes les ficelles de ce jeu. Fort de cette initiation poussée, il intègre rapidement les parties les plus chaudes du milieu des cartes et finit par rencontrer le mystérieux Destrac, un joueur de très haut niveau et particulièrement influent. Pour Yan, la partie est loin d’être jouée et préfigure quelques séquences de jeu où la vie peut être mise en balance. Pour cela, il vaut mieux éviter de tirer la main du mort.

 

Par phibes, le 7 février 2012

Notre avis sur POKER FACE #2 – La main du mort

L’enfer du jeu, et plus particulièrement celui du poker, prend toute sa signification dans cette série concoctée par des auteurs bien imprégnés des ravages psychologiques que peut provoquer l’addiction à de telles pratiques. Avec ce deuxième et dernier volet, plus que jamais, l’aventure démontre le côté pervers et surtout glauque de la chose en nous plongeant dans une enquête policière oppressante menée par un homme qui désire connaître les causes de la disparition de son père.

Affichant un sous-titre qui n’est pas sans rappeler la main à la combinaison célèbre qui fut fatale à Wild Bill Hickock (the dead man’s hand), ce tome rapproche le héros Yan Duarte de la vérité, une vérité qui se doit d’être expliciter au travers d’un cheminement pour le moins étouffant. Les frères Fonteneau maîtrise leur aventure, la structurant au gré d’investigations dans un milieu parallèle souterrain, où les interdits sont bravés et le pire est à venir. Prostitution, drogue, combats clandestins, flics ripoux, meurtres, parties très spéciales de poker, folie du jeu… sont les quelques éléments aux effets bien pesants parmi tant d’autres que les auteurs usent avec une certaine dextérité pour notre plus grand plaisir. De plus, afin de prouver leur grande connaissance au jeu du poker, ces derniers font usage, durant les quelques maines endiablées évoquées, d’un jargon approprié utilisé par les puristes.Ainsi, l’intrigue tournicote agréablement et nous amène vers un dénouement assez bien trouvé par le fait qu’il replace le héros dans des conditions identiques de départ et vers un final plutôt surprenant pour ne pas dire trop rapide.

Au niveau du dessin, le travail à quatre mains se révèle bien payant. Chrys Millien et Erik Arnoux tirent leur épingle du jeu et nous gratifient d’une représentation réaliste certes assez conventionnelle mais bien explicite. Les ambiances délétères sont bien restituées par l’interpénétration de personnages à la psychologie bien étudiée, qui valent par leur côté mauvais mis en exergue.

Une seconde partie d’un thriller à la distribution payante qui nous fait franchir le seuil d’un univers excessif, celui du jeu parallèle, secret et terrifiant.

 

Par Phibes, le 7 février 2012

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