POINT DE RUPTURE
Volume 1

Lisa est une femme cyborg qui travaille pour le Conseil. Emil, lui, travaille pour la Junte. Ils excellent tous les deux dans les basses besognes qu’ils ont à exécuter et leur talent va les faire se croiser. Mais ces deux là se connaissent déjà, c’était il y a très longtemps, presque dans une autre vie. Pourtant, cela les a marqués à jamais….

Par Arneau, le 1 janvier 2001

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2 avis sur POINT DE RUPTURE #1 – Volume 1

Dans un monde post-apocalyptique, deux supers puissances coexistent et abreuvent le peuple de drogue pour mieux le contrôler. Dans cette jungle urbaine ultra-violente, le trafic d’organes est légion. Et dans cette société dépourvue d’espoir, deux personnages tentent de survivre à leur triste sort. Emil et Lisa travaillent pour des camps opposés, leur amour passé ne cesse de les hanter et va finir par les rattraper.
Difficile de ne pas penser à Roméo et Juliette, à la lecture de ce récit, sauf que cette fois Roméo a vendu sa Juliette pour une dose. Le ton est alors donné, l’histoire sera noire, très noire. Cette société imaginée par Trillo fait froid dans le dos et ce n’est pas le dessin monochrome de Risso qui viendra réchauffer le cœur du lecteur. Son noir et blanc ultra contrasté lorgne du côté de "Sin City". On prend une véritable claque visuelle et certaines planches sont à couper le souffle. Ce récit cyberpunk n’est pas à mettre entre toutes les mains car il ne ménage pas le lecteur. Mallgré cette horreur, le duo Trillo/Risso nous livre ici un diamant noir d’une beauté dérangeante. La pureté de l’amour déchu s’oppose à l’horreur du quotidien de ce monde pourri.
Certaines scènes, comme la course des Infralumpens, marqueront l’esprit et la rétine du lecteur pour longtemps. Et le rendront fébriles dans l’attente des prochains numéros de ce futur classique qu’est « Point de Rupture ».

 

Par Arneau, le 17 mai 2009

Delcourt traduit enfin les fameux "Bordeline" de Trillo et Risso, une excellente initiative qui nous permet de redécouvrir ces vieilles planches qui datent de 1995 et qui ont permis à Risso de s’assurer un franc succès en Argentine quand Bordeline sortait en sérial.
Point de rupture est en effet un récit très violent mais beaucoup plus parce que l’univers qu’il dépeint est sans concession, sec, désillusionné. D’ailleurs les drogues que les deux grands groupes font circuler sont là pour faire croire en un futur acceptable, quelque part ou il serait agréable de vivre.
Dans ce monde, donc, on n’aime que de façon décalée, soit ce sont ces deux sosies aux prénoms masculins qui regrettent de ne passer plus de temps dans les bras l’une de l’autre, soit c’est cet homme qui pour un peu plus de drogue vend sa copine et s’en mord les doigts toute sa vie. Cet album parle de regret, de peur, de folie, de haine, de suspicion, mais il s’y glisse aussi une larme d’amour dans ce monde en fin de vie, perdu.
Le dessin de Risso semble parfait pour cette ambiance, des noirs et blancs très francs, des jeux de cadrage minimalistes, des silhouettes en surexposition, nous ne sommes pas dans un monde très précis, davantage des formes qui se déplacent, et au milieu d’elles une femme, Lisa/Cash, superbe poupée cassée, muette et sourde qui semble se laisser attraper par tout ça, mais qui nourrit une profonde mélancolie.
Tout est terriblement distant dans ce premier tome, je veux dire que l’on n’arrive pas vraiment à s’immerger dans cette dureté un peu forcée, mais progressivement on se laisse quelque peu emporter. Espérons juste que les trois autres albums ne tarderont pas trop… Car, malgré tout, un album du duo Trillo/Risso est toujours un très bon moment de lecture, de toute façon !

Par FredGri, le 22 mai 2009

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