Poil de carotte

François Lepic est un petit garçon qui mène auprès d’une mère autoritaire, d’un père insensible et d’un frère et d’une sœur peu aimables, une existence que personne n’envierait. En effet, surnommé Poil de carotte par ses proches parce qu’il a les cheveux roux, il n’en finit pas de subir de ces derniers les pires humiliations et les quolibets des plus désagréables. Pourtant, en son for intérieur, alors qu’il sait faire preuve d’audace, il n’en demeure pas moins qu’il espère toujours un peu d’amour, de respect de la part des autres. Trouvera-t-il sa place dans ce monde de brutes et sans pitié ?

 

Par phibes, le 14 juin 2010

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Notre avis sur Poil de carotte

A l’occasion du centenaire de la mort de Jules Renard, décédé à l’âge de 46 ans le 22 mai 1910, les Editions Petit à Petit commémorent la disparition de cet auteur classique, membre de l’Académie Goncourt, en éditant l’un de ses ouvrages clé paru en 1894 intitulé Poil de Carotte.

Sous ce pseudo imagé, se cache un petit personnage malmené à la fois sensible et volontaire qui se voit malheureusement essuyer les pires offenses par sa famille. Ce personnage est en fait Jules Renard lui-même étant enfant car Poil de Carotte n’est autre qu’une radiographie certes humoristique d’une tranche de vie qui marqua profondément l’auteur.

Pour l’occasion, c’est Luc Duthil auquel on doit chez le même éditeur un ouvrage sur Ubu roi et un autre sur les Lettres de mon moulin, qui se jette dans la danse pour tailler subtilement dans le roman très fourni (une cinquantaine de récits) les quelques historiettes nécessaires à son petit recueil. Organisant les vicissitudes de Poilounet sympathiquement, dans des transitions aussi rapides que dans l’œuvre originale, le scénariste traduit sans coup férir ce que cherchait à dénoncer de façon ironique et directe Jules Renard à savoir l’ingratitude des adultes vis-à-vis des enfants et leur férocité.

Après sa participation au collectif lié aux Contes en bandes dessinées, Céline Riffard œuvre cette fois-ci en solo et se sort à merveille de l’adaptation graphique de Poil de carotte. Illustratrice de métier, elle réalise un dessin semi-réaliste plein de fougue et de fraîcheur qui sied parfaitement à l’histoire et qui correspond aux aspirations des plus jeunes lecteurs. Accentuant de temps à autre le côté légèrement cruel de certaines scènes afin d’y donner un peu de piquant, elle sait jouer également, quand il le faut, la carte de la sensibilité et de l’émotion. Son ambiance très colorée qui agrémente les 30 planches composant l’album, est des plus chaleureuses et apporte un attrait non négligeable.

Une nouvelle adaptation en bande dessinée très plaisante pour la jeunesse, un peu courte toutefois au regard des nombreuses péripéties narrées dans l’œuvre originale.

 

Par Phibes, le 14 juin 2010

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