PLUTO
003

Uran (la sœur d’Astro dont on a fait la connaissance à la toute fin du tome précédent) guidée par sa faculté de percevoir la détresse des gens, va faire une rencontre surprenante et cruciale pour la suite de l’histoire… Pendant ce temps en Allemagne, un complot fomenté par le groupuscule anti-robots KR se monte méthodiquement contre Gesitch grâce à leur grand réseau d’influence ; et en Grèce, Epsilon tente de convaincre Hercule d’abandonner les hostilités contre celui que l’on appelle Pluto.

Par melville, le 20 avril 2010

2 avis sur PLUTO #3 – 003

Naoki Urasawa est un auteur intéressant dans le paysage des mankagas traduits en France car ses séries, Monster, 20th century boys et maintenant Pluto (même si cette dernière se démarque un peu des précédentes) portent en elles les « codes » du manga (ou tout du moins d’un manga qui reflète la production de masse et commerciale avec bien sûr ses aspects négatifs mais aussi et surtout ses points forts et il y en a, au point même d’en oublier les quelques retenues émises) et qui reste malgré tout accessible même aux non initiés. A tous les lecteurs de bandes dessinées franco-belges, à vous qui n’avez jamais lu de mangas par appréhension ou désintérêt, il est temps de vous lancer : lisez Pluto ! Et cela va de soit, les fans du mangaka et les amateurs de shonens et seinens ne seront évidemment pas en reste…

Avec Pluto, Naoki Urasawa et son co-scénariste Takashi Nagasaki s’attellent à construire une quête de soi, fondement même de tout ce pan du manga, un voyage initiatique ici sur fond de thriller psychologique dans un mode futuriste. Le mangaka use une fois de plus de la bonne vieille méthode qui a depuis fait ces preuves et qui, bien qu’elle ne soit pas particulièrement originale, n’en est pas moins redoutablement efficace. Construit d’une main de maître, une fois happé par le récit il est très difficile de s’en défaire. Naoki Urasawa manie le suspens comme personne en nous laissant entrevoir une infime partie de la solution de l’intrigue et en basculant tout de suite après sur un autre aspect de l’histoire. Un récit tentaculaire se met ainsi doucement en place et créer chez le lecteur une certaine frustration, mais une frustration addictive… On en redemande ! Et c’est justement ce point précis qui fait toute la force de la série mais qui peut aussi très vite devenir sa plus grande faiblesse, car le risque – et c’est malheureusement valable pour de nombreux exemples – est de noyer l’histoire dans des intrigues interminables où l’auteur lui-même fini par perdre le fil de ce qu’il était en train de raconter. Or ce qui est attrayant avec Pluto, c’est que cette série, terminée au Japon, ne comporte que 8 tomes. Ce format, très court pour du manga de grande envergure, oblige les auteurs à densifier leur propos ce qui évite les flottements éventuels qui pourraient rebuter les lecteurs de bande dessinées européennes. C’est en cela que Pluto me semble être une très bonne série pour mettre un pied dans le monde du manga et pourquoi pas si des affinités se créer aller plus loin par la suite… Surtout qu’elle pourra séduire également par son dessin aux influences franco-belges nettement discernables, beaucoup plus abordable pour les lecteurs non aguerris qu’un trait « typé manga ».

Ce troisième opus s’éloigne l’intrigue principale amorcée dans les deux précédents tomes pour paradoxalement faire ressortir toutes les thématiques si cher à Naoki Urasawa. Avec l’arrivée d’Epsilon (femme robot faisant partie des sept robots les plus forts du monde) venue d’Australie pour essayer d’apaiser la soif de vengeance d’Hercule, et d’un dénommé Adolf, bon père de famille mais aussi membre du KR (une secte anti-robots aux membres influents et dont l’uniforme de rigueur pour les réunions est un « hommage » au Ku Klux Klan) permet au mangaka de développer le poids de la guerre sur les innocents et l’exploitation de la rancœur et de la tristesse des hommes pour les rallier à une cause qui n’est pas la leur, premier pas vers le totalitarisme. Avec ce tome 3, l’histoire en elle-même ne progresse pour ainsi dire pas vraiment, mais elle s’étoffe, elle prend du corps et il ne faut tout de même pas oublier que la fin nous réserve une jolie surprise puisqu’on y découvre la nature du bras armé de l’ennemi, Pluto…

Pluto est donc une série (comme les précédentes de Naoki Urasawa) conçue pour plaire au plus grand nombre et malgré qu’elle ne possède rien de fondamentalement révolutionnaire, elle est vraiment à ne pas manquer ! Il n’y a parfois rien de tel qu’un peu de classique rondement mené qui satisfait avec habileté chacune de nos attentes pour être comblé. Passionnés de manga ou pas, un conseil si vous aimer la bande dessinée en général : lisez Pluto sans plus attendre, l’expérience vaut vraiment que l’on s’y attarde ne serait ce que le temps d’une lecture…

Par melville, le 20 avril 2010

Urasawa est une référence en matière de thrillers dans l’univers du manga. Les fans de Monster ou de 20th Century Boys auront certainement fait la même chose que moi : vite courir acheter cette nouvelle série !

Elle est inspirée du célèbre Astroboy, mais avec une vie et des trames qui lui sont vraiment propres.

Après un premier tome qui installait le récit, la suite est de plus en plus intéressante. Nous plongeons dans les traumatismes très personnels des robots (la guerre, le racisme des humains vis à vis des robots…), ce qui étoffe un peu plus l’aventure, sans pour autant rogner sur l’action, bien réelle. Le danger s’affirme, en effet, et l’enquête de Gesitch passionne.

Un très bon manga, donc, qui mérite d’être lu par le plus grand monde et même par ceux qui n’ont jamais été attirés jusqu’ici par la production japonaise.

Par Legoffe, le 5 juin 2010

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