Le plus long chemin de l'école

 
Ils ont l’âge de rentrer au collège, mais il n’y en a pas dans leur village perdu aux confins du Népal. Ils auraient peut-être pu poursuivre leur scolarité dans un village ou dans une ville plus proche de chez eux, mais c’est finalement à Katmandou que leurs parents les ont inscrits.

Cinq enfants du petit village de Ting Kyu (Sherab, Sonam, Urgen, Dawa et Passang) vont ainsi partir pour une première année complète dans la capitale de leur pays. Leur trajet se fera pour partie en avion et en bus, mais également à pied sur de très longs kilomètres à travers des paysages aussi grandioses que dangereux. Leur voyage durera une semaine… Un véritable voyage initiatique !
 

Par sylvestre, le 11 septembre 2017

Notre avis sur Le plus long chemin de l’école

 
Le film avait rencontré un énorme succès en salles : Sur le chemin de l’école était à mi-chemin entre le film d’aventures et le documentaire, il suivait des enfants allant à l’école dans quatre pays différents. Il y avait Carlos l’Argentin, Samuel l’Indien, Jackson le Kenyan et Zahira la Marocaine… Les itinéraires que suivaient ces gamins n’étaient pas des plus faciles et ce n’est qu’après avoir parcouru parfois plusieurs dizaines de kilomètres à pied qu’enfin ils arrivaient à l’école. L’occasion était ainsi donnée au spectateur de découvrir les paysages de différents pays exotiques tout en se rendant compte des efforts qu’avaient à faire de nombreux enfants pour mériter un droit qui devrait être beaucoup plus facile d’accès partout sur la planète : l’éducation scolaire.

Fort du succès du film, le concept a été adapté pour la télévision et l’association "Sur le chemin de l’école" a vu le jour, avec pour ambition de faciliter la scolarisation d’enfants dans de nombreux pays.

Aujourd’hui, en plus d’autres moyens de sensibiliser à cette cause (on trouve par exemple le jeu de société "Sur le chemin de l’école"…), cette bande dessinée paraît qui, à son tour, apporte sa pierre à l’édifice.

Si les chemins empruntés par les gamins dans le film et les documentaires étaient longs et pas toujours faciles, celui emprunté par les cinq jeunes Népalais qu’on suit dans cette BD fait dans la surenchère et justifie le titre de l’album : Le plus long chemin de l’école !

On n’est – cela dit – pas exactement dans le même cas que d’autres enfants qu’on a pu voir à l’écran. Là, cette fois, c’est un aller simple pour l’internat que font Sherab, Sonam, Urgen, Dawa et Passang. Pas un trajet qu’ils reproduiront le soir dans l’autre sens. N’empêche que la première partie de leur périple, celle qui leur demande de sortir de leur village qu’aucune route ne rallie, est à elle seule une grande aventure que peu d’enfants au monde auraient le courage de faire !

Chacun des cinq enfants est présenté sous un jour un peu différent. Il y a Urgen le maladroit, il y a celui qui a tendance à avoir recours à la prière quand les choses se gâtent, il y a celle qui est un peu plus poète… Accompagnés par un adulte, ils vont traverser le Népal et nous en faire découvrir certains visages par la même occasion. Des zones montagneuses silencieuses et désertiques aux bruyantes villes grouillant de monde et de véhicules, on en prendra plein les yeux !

C’est Renaud Garreta qui a mis en images cette bande dessinée scénarisée par Marie-Claire Javoy. Changeant du style d’Insiders ou de Benson Gate, il a dessiné ses planches dans le style "ligne claire". Ce choix paraîtrait presque évident car il nous rappelle par certains côtés des titres récents comme La main de Pangboche mais surtout un titre plus ancien : l’incontournable Tintin au Tibet ! Les montagnes sur la couverture de cet album (et à l’intérieur aussi !) ressemblent, vous en conviendrez, à celles que dessinait Hergé ! Non ? Tout comme le sage (page 11, vignette 5) aurait presque des petits airs de "Foudre Bénie", n’est-ce pas ?!

Quoi qu’il en soit, cette bande dessinée est superbe et mérite que vous la découvriez. L’histoire est captivante en plus d’être vraie et les dessins nous la font vivre de très belle manière. C’est donc un must de la rentrée pour vous, voire pour vos enfants à qui il sera désormais plus facile de dire, lorsqu’ils râleront parce qu’il faut qu’ils aillent à l’école, que c’est une chance qu’ils ont de pouvoir aller à l’école, et peut-être une chance encore plus grande de pouvoir y aller sans prendre autant de risques que Sherab et ses camarades !
 

Par Sylvestre, le 11 septembre 2017

Publicité