Plus fort que la haine

1933, en Louisiane, Doug Winston travaille avec son père dans une scierie. La nature l’a pourvu d’une constitution robuste que le propriétaire blanc de l’entreprise utilise sans vergogne pour lui faire transporter des charges de plus en plus lourdes, alliant rentabilité et humiliation.
Lorsqu’il prend la défense de son père, insulté par Sanders le patron raciste de la scierie, ils sont tous deux renvoyés.
Mais lorsqu’on est noir et chassé de son travail, il ne se trouve pas beaucoup de blancs pour vous rembaucher, dans une région où le Ku Kux Klan sème la terreur, tuant et incendiant impunément, on peut comprendre alors que la haine et la rage prennent le dessus sur la raison.

Par olivier, le 13 octobre 2014

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Notre avis sur Plus fort que la haine

Plus fort que la haine, c’est l’histoire de la révolte d’un jeune homme qui, 50 ans après l’abolition de l’esclavage, vit dans une Amérique raciste et ségrégationniste. La montée en puissance du KKK, la toute-puissance des patrons blancs, les lois qui maintiennent, malgré tout, les noirs dans un état de soumission totale ne pardonnent pas le moindre écart.

La révolte de Doug n’en est que plus admirable, contre la haine brutale qui le submerge, contre cette envie violente de se venger des blancs qui le pousserai à l’irréparable, il va choisir d’utiliser sa force pour devenir boxeur et enfin sortir de l’ombre.

Ce droit à l’existence dénié aux noirs, il va s’en emparer, légalement et publiquement en devenant un boxeur reconnu et respecté.

La boxe, un sport où la couleur de peau importe peu, où seules les qualités humaines et physiques comptent. Ce sera pour Doug le chemin de la liberté, gagnée pour lui et les siens.

Le scénario de Pascal Bresson suit la trajectoire de la vie de Doug, mettant en place toutes les conditions qui l’entrainent dans la haine jusqu’à ce qu’un vieil homme, peut-être un des rares blancs de Louisiane à ne pas considérer les noirs comme une race inférieure, l’envoie sur un ring.
Même s’il reste en proie à de vieux démons qui ressurgissent, Doug va apprendre à se contrôler, s’entrainer et s’entrainer encore afin de battre en un superbe ko le fils de celui qui les avait tant humiliés lui et son père.

Ce magnifique album où l’homme prend toute sa place, dans l’idéologie monstrueuse ou dans la révolte brute et irraisonnée, est avant tout un récit profondément humain où le merveilleux dessin de René Follet peut exprimer toute sa puissance, offrant au texte de Bresson un véritable souffle humaniste.

Un album chargé d’émotion, fort, sans complaisance ni misérabilisme.

Par Olivier, le 13 octobre 2014

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