PITCAIRN – L’ILE DES REVOLTES DU BOUNTY
Nouvelle vie

Fletcher Christian et ceux qui l’ont suivi après la mutinerie à bord de la frégate anglaise Le Bounty semblent enfin être arrivés au terme de leur errance à travers l’océan Pacifique. Enfin, l’île sauvage de Pitcairn qui se présente à eux est en tout point ce qu’ils recherchaient. Une inspection de celle-ci conforte leurs espoirs. Le navire est alors démonté mais déjà quelques réticences commencent à naître au sein du groupe. Afin d’éviter toute fuite qui pourraient les faire repérer, le bateau est incendié. Alors que la petite communauté commence à s’établir, surviennent une première naissance et aussi un premier décès. Plongé dans l’affliction pour avoir perdu sa compagne tahitienne, le forgeron Williams finit par réclamer une nouvelle femme et refuse de travailler tant qu’il n’a pas gain de cause. Le deuxième décès d’une autre femme tahitienne provoque un une crise plus profonde chez les hommes dont certains exigent de récupérer de nouvelles compagnes dans les couples tahitiens qui vivent avec eux. Comme le pressentait Fletcher Christian, les conséquences de ce choix vont être terrible. Serait-ce la fin de la communauté ?

Par phibes, le 29 octobre 2022

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Notre avis sur PITCAIRN – L’ILE DES REVOLTES DU BOUNTY #2 – Nouvelle vie

Lors du premier épisode paru en mars dernier, Mark Eacersall et Gyula Németh nous entraînaient dans un récit à dominante aventureuse qui se nourrissait de l’enquête menée par Sébastien Laurier, ayant obtenu le prix du livre insulaire 2017, et qui s’intéressait au sort des révoltés du Bounty et de leurs descendants sur l’île de Pitcairn à partir de 1790.

Ce deuxième volet nous place lors de la découverte de cette terre par les mutins et leurs accompagnants tahitiens sous la coupelle de Fletcher Christian. On y vit son installation ainsi que les prémices d’une organisation sociétale particulièrement instable. C’est donc toujours sous la forme d’une histoire au souffle aventureux que nous retrouvons cette petite communauté de fuyards portée par un certain espoir et malheureusement rejointe par un lot d’évènements ô combien difficiles à gérer.

L’on conviendra que cette partie qui se joue sur la fameuse île abandonnée donne une impression de la nature humaine peu enviable qui se fait fi de tout respect surtout vis-à-vis des autochtones tahitiens. Beaucoup de douleurs s’expriment face à la suprématie des mutins anglais provoquant ainsi injustices et réactions violentes. Mark Eacersall gère parfaitement ses instants cruels dans un découpage qui se veut une fois de plus dynamique et fort en tension qui mettent Fletcher Christian, le responsable du groupe, dans une position de grande faiblesse.

Ce deuxième tome bénéficie de la belle expression graphique Gyula Nemeth qui, une fois de plus, nous offre un souffle épique à cet univers. A la faveur de beaux espaces luxuriants, il joue à fonds la carte de l’exotisme océanique. Mais il parvient, dans cette beauté extérieure ambiante, à nous plonger dans des moments intenses de réflexions, de douleurs inavouées à partir d’un superbe travail sur ses personnages et sur leurs expressions. Il suffit déjà d’admirer le premier de couverture pour en saisir tout le tourment.

Un deuxième volet bien inspiré qui n’augure rien de bon sur le développement de cette communauté qui peut partir en éclat à tout moment. Etait-ce vraiment le souhait de Fletcher Christian ? On attend la suite pour connaître son devenir !

Par Phibes, le 29 octobre 2022

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