PIONNIERS DU NOUVEAU MONDE (LES)
La croix de Saint-Louis

Sous les ordres du jeune général Wolfe, les troupes britanniques mettent à mal le territoire de la Nouvelle-France. Pressé d’atteindre Québec, le haut militaire sème la désolation sur son passage. Du côté français, les habitants sont contraints d’abandonner leurs terres pour se réfugier au plus profond du pays. Louise, Benjamin, Billy, Julia, Thimoleon et Bee Bee Gun font partie du lot d’exilés et trouvent refuge en un endroit isolé pour préparer l’expédition pour la Vallée Bleue. Pour ce faire, ils se doivent de composer avec les tribus indiennes neutres. Malheureusement, certaines retombées indirectes de la guerre atteignent le petit groupe et viennent marquer à tout jamais, sous la forme d’une croix de Saint- Louis, deux d’entre eux.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

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Notre avis sur PIONNIERS DU NOUVEAU MONDE (LES) #4 – La croix de Saint-Louis

Après la prise de la forteresse française de Louisbourg, l’exode de tout un peuple se poursuit sous la pression continue des armées britanniques. Dans ces turbulences guerrières, Benjamin et ses compagnons se préparent à fuir dans la vallée isolée et paradisiaque surnommée par Thimoléon "la vallée bleue". Un an après "Le champ d’en-haut", Jean-François Charles reprend le cours de son récit historique en lui donnant une forme documentaire. En effet, en sa grande partie, il évoque l’un des généraux anglais qui participa à la guerre de sept ans et à l’invasion de la Nouvelle-France. Il s’agit du Général James Wolfe, détracteur de Montcalm (côté français) qui, hormis sa radicalité à semer la terreur et à subir des déboires de tous ordres, s’affiche à l’origine d’une manipulation intestine au sein même du territoire qu’il occupe.

Aussi, afin de donner un peu de piment, la partie restante sera un peu plus active, par l’intervention de l’espion mandaté par Wolfe. A ce titre, bien que ce dernier soit souvent plongé dans l’ombre, on subodore pleinement (c’est dommage) son identité, de par ses agissements vis-à-vis de Benjamin et Louise.

Le résultat est toujours agréable, certes sans trop de temps fort. On se laisse gagner par l’inconstance du sextet, en permanence sur la brèche à cause de la guerre, grevé par une manœuvre malfaisante d’un personnage ombrageux.

Le travail pictural de Jean-François Charles est toujours aussi agréable et fait preuve d’un réalisme probant. Les plans qu’il exécute font appel à une méthode bien éprouvée qui révèle une recherche bien détaillée dans la forme et dans le fonds des situations. La minutie de son trait, qu’il ne plaint certainement pas, s’appréhendera au vu des découpages des planches en de nombreuses vignettes de tailles réduites.

L’aventure continue en la Nouvelle-France parsemée de faits de guerre et de coups bas. "La croix de Saint-Louis", s’en sort certes avec les honneurs, mais dans un éclat mesuré.
 

Par Phibes, le 27 juin 2009

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