Le pigeon de la onzième heure

Comme chaque matin, Martin se rend à l’usine pour effectuer son labeur quotidien. Cependant, cette fois, il sent que les choses sont peut-être différentes… En effet, en se levant, après un étrange rêve, il aperçoit la figure féminine qui jadis vint le visiter alors qu’il sortait d’une opération très grave, enfant. Cette forme assise sur son lit vient lui rappeler que c’est enfin le dernier jour…
Quelques heures plus tard, il s’effondre, foudroyé dans son assiette de purée. Il se retrouve donc au ciel, il doit alors affronter les méandre de l’administration céleste. On lui attribue un numéro, le 1, et progressivement, de bureaux en bureaux il se rapproche du paradis…

Par fredgri, le 20 novembre 2014

Notre avis sur Le pigeon de la onzième heure

Avec cet album nous plongeons en plein récit métaphysique ou l’homme qui meurt se retrouve au ciel avant de gagner enfin le paradis !
Et finalement il n’est pas forcément nécessaire d’aller creuser davantage, car Nicolas Poupon reste dans une "démonstration" très claire, voir même très didactique.
Il y a plusieurs étape dans le récit. L’homme, appelé Martin, sait qu’il va mourir, il se souvient de son passé, de sa vie solitaire, de ses prières, de sa mère très pieuse. Ensuite, il meurt, et se retrouve dans les couloirs administratifs du ciel ou coulent des flots d’âmes pressés d’avancer. C’est l’occasion de bien insister sur sa condition, de découvrir qu’il a en fin de compte le privilège d’être le mystérieux "numéro 1". Une fois qu’il a récupéré son dossier, qu’il y a lu sa vie en détail, qu’il a pu se rendre compte qu’à part sa sœur personne n’est venu à son enterrement, il se lève et entre au paradis, une étendue infinie de nuages ou il fait la connaissance de Raoul, d’une multitude d’autres âmes et finalement de Dieu lui même…

Le scénario est assez particulier, tout en gardant une certaine légèreté qui convient parfaitement au récit. Poupon alterne les ambiances graves, nostalgiques, absurdes et parfois même humoristiques. On a tout de même souvent du mal à simplement comprendre ou finalement il veut en venir. Martin n’est pas un héros, évidemment, son voyage est résigné, disons même apaisé, il a attendu ce moment toute sa vie et c’est en soi un aboutissement. Toutefois, on s’attend à tout instant à ce que le récit décolle vraiment, qu’il y ai une sorte d’énergie qui permette de transcender cette histoire et tout reste sur le même ton, d’un bout à l’autre !

Alors attention, c’est un album vraiment intéressant à lire, principalement parce que l’univers que met en place Nicolas Poupon est attachant et sincère. Il arrive à ne pas tomber dans le sentencieux rébarbatif, plein de grandes phrases, préférant une approche plus simple et directe, plus axée sur les émotions. Comme Martin, on suit ce périple nonchalant en acceptant les choses telles qu’elles viennent ! D’autant que tout est très épuré, sans fioriture, complètement centré sur Martin et son immersion !

Mais l’aspect qui m’a le plus parlé c’est le graphisme très propre et expressif ! Le tout allié à des couleurs minimalistes mais incroyablement subtiles, tout en finesse ! Ce qui donne à l’album une patine très particulière, terreuse, grise et fade, c’est magnifique !

"Le Pigeon de la Onzième Heure" est un très bon album qui ne laisse pas indifférent, mais en refermant la dernière page on reste un peu sur notre faim, comme en suspend !

Par FredGri, le 20 novembre 2014

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