PIEGE SUR ZARKASS
Gaïa, go home !

Sur la planète comptoir Zarkass, revenant de leur mission tumultueuse en pleine zone sauvage avec les échantillons prélevés sur le vaisseau triangle abimé, l’agent Louis Doisy et sa protectrice Marcel Darcel sont tombées en plein soulèvement autochtone dans New Ponddichery. Se faufilant dans le ghetto ouest de Zméha-Shéarim, les deux femmes trouvent refuge chez la dentiste collectionneuse Loizau, non sans avoir au passage sauvé de la vindicte populaire Toto, un zhâârkhi. Là, profitant d’un peu de repos, Louise découvre, à la suite d’un rêve, dans le fatras de la doc les mue mortuaires du roi mythique Zarfar-Kass et de son épouse. Toto s’étant fait la malle avec les fragments du vaisseau, Louis et Marcel partent à sa suite et empruntent les mues pour passer inaperçues. Elles finissent par atteindre les lignes de défense de New Pondichery et se retrouvent bientôt devant l’ambassadeur Ségolin Le Pen, malheureusement sans le produit de leur périple. Il va de soi que leur échec n’est pas pour calmer leur mandataire qui les prend immédiatement en chasse. Leur fuite vers le no woman’s land va leur permettre non seulement de retrouver les échantillons dérobés par Toto mais aussi de réveiller, grâce à une surprenante symbiose, l’esprit du légendaire Zarfar-Kass.

Par phibes, le 22 décembre 2014

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Notre avis sur PIEGE SUR ZARKASS #3 – Gaïa, go home !

L’adaptation très libre en bande dessinée du roman écrit par l’un des maîtres de la S.F. Stefan Wul trouve, avec ce troisième volet, sa conclusion. On ne peut plus inspiré par cet univers, Yann vient donc donner un terme aux pérégrinations zarkassiennes de Louis et Marcel, les deux jeunes femmes missionnées pour récupérer des éléments d’un vaisseau d’aliens soupçonnés de pactiser avec les autochtones pour nuire aux terriens.

Comme il se doit, cet épisode fait avancer de façon très significative la quête des deux héroïnes, qui, de retour de leur périple dans la zone sauvage du volcan Zarfar-Kass, n’ont pas terminé leurs pérégrinations. En effet, plongées en pleine émeute qui pousse les colons terriens a prendre la tangente, elles ont encore beaucoup à faire pour tenter de se sortir de leur mauvais pas et à découvrir ce qu’à quoi elles sont destinées.

Si les deux premiers volumes entretenaient une opacité assez persistante autour de l’univers sauvage de Zarkass, ce tome la délite complètement dans des effets des plus surprenants. L’on découvre enfin ceux qui se cachent derrière les énigmatiques entités qui complotent dans le dos des terriens et leurs sinistres motivations. De même, la sémillante Louis trouve enfin la voie à laquelle elle était prédestinée, une voie double qui ne manquera d’interpeler favorablement. Il va de soi que ces rebondissements scénaristiques seront accompagnés d’autres, permettant ici d’avoir une fin d’histoire particulièrement animée, bien cadencée, le tout saupoudré d’accents féministes forts pour le moins plaisants et de jeux de mots humoristiques.

De son côté, Didier Cassegrain porte les aventures de Louis et Marcel dans des effets graphiques remarquablement travaillés. L’artiste qui semble avoir gagné en confiance, joue de sa palette colorée avec beaucoup plus de rigueur et d’efficacité, rendant son univers extraterrestre on ne peut plus concluant. Les paysages sont réellement de toute beauté (les quelques pleines pages sont superbes). Les personnages zarkassiens sont maîtrisés tout comme d’ailleurs les deux héroïnes dans leurs attitudes, leurs expressions les plus cocasses.

Une fin d’aventure bien inspirée du roman originel qui n’exclut ni l’action, ni le dépaysement et ni la fantaisie. Une trilogie que les adeptes de la S.F. apprécieront sans rechigner.

Par Phibes, le 22 décembre 2014

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