LES PIEDS NICKELES
Sur Bêta 2

Alors que la Capitale croule sous une inflation galopante, les Pieds Nickelés n’ont qu’une envie, celle d’aller vivre sous d’autres cieux. L’occasion leur est présentée grâce à l’annonce publicitaire d’un vol expérimental extra-planétaire. Après avoir passé quelques tests, les trois larrons sont expédiés manu militari sur Bêta 2. Après un voyage peu idyllique, ils posent leurs pieds « nickelés » sur la planète de destination pour se rendre à l’évidence que celle-ci n’est pas si différente de la Terre et que les mœurs, malgré l’avancée technologique, sont tout aussi belliqueuses.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur PIEDS NICKELES (LES) #51 – Sur Bêta 2

Les Pieds Nickelés n’ont pas assez de leur planète pour faire les 400 coups que les voilà propulsés dans le firmament sur le territoire planétaire des Kilokis et des Bolabos à des années lumières de Paname.

Montaubert se découvre un penchant pour la science-fiction et transforme, le temps de cet épisode, ses personnages intrépides en cosmonautes du dimanche. L’aventure qu’il nous conte se déroule exceptionnellement sur la totalité de l’album et nous immerge dans un délire totalement, euh ! … délirant. Il suffit de voir comment se passe la sélection des candidats au voyage interstellaire et leur préparation à ce dernier pour se faire une idée très précise du périple farfelu que vont vivre les trois excentriques à bord d’une fusée de génération « âge de fer ».

Vous l’aurez compris, Montaubert n’a que faire des équations à multiples inconnues et des calculs de trajectoires à n’en plus finir. La seule chose qu’il vise est de faire bourlinguer son trio de toc dans des situations cosmiques extrêmes empreintes d’un humour extravagant. C’est tellement fou, improbable, invraisemblable que c’en est irrésistible.

Le scénariste se moque allègrement de la communauté scientifique, faisant passer les savants pour des énergumènes à l’esprit obtus et peu enclins aux scrupules. Seule compte la vision expérimentale de leur projet et peu importe les répercussions sur leurs cobayes. De même, il s’amuse à généraliser la situation conflictuelle que connaît la Terre sur Bêta 2 en susurrant qu’il n’est peut-être pas nécessaire d’aller chercher si loin ce quelque chose que l’on possède déjà chez nous.

Pellos a la tête dans les étoiles et donne à ses graphiques une énergie particulière. La vivacité de son trait tend à penser qu’il s’est libéré de toute contrainte réaliste pour exécuter un dessin épuré et direct. Les fioritures ne sont pas son cheval de bataille et restent très secondaires dans les décors. L’essentiel du message passe sans soucis et déclenche par son ergonomie singulière et enjouée la franche rigolade.

Envoyer les Pieds Nickelés dans l’espace, c’est comme faire entrer un éléphant dans un magasin de porcelaine. Autant dire que les éclats de voies (lactées) et de rire sont nombreux, tout ça au détriment de ceux qui ont le malheur de croiser le chemin de cette triplette infernale.

Par Phibes, le 22 juillet 2008

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