LES PIEDS NICKELES
Se blanchissent

Munis de leur dernier petit billet de 100F (15€), les Pieds Nickelés se lancent, grâce à une initiative de Ribouldingue, dans le nettoyage à sec. Fort de leur petite combine, ils attirent aisément les poires … et la maréchaussée. Leur dynamisme faisant des émules, ils s’associent avec un teinturier qui voit là l’occasion de se renflouer. Mal lui en prend, car Croquignol, Filochard et Ribouldingue ne sont pas de ceux qui pérennisent les associations.

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur PIEDS NICKELES (LES) #65 – Se blanchissent

Alors qu’ils touchent une fois de plus le fond, les infatigables roublards se relèvent grâce à une nouvelle magouille qui n’a que pour but de nettoyer les pauvres individus qui vont croiser leur chemin. En cet épisode, les Pieds Nickelés s’investissent dans une activité qui est loin de faire tâche dans leur longue carrière. En effet, transformés pour l’occasion en teinturiers, ces drôles d’enzymes gloutons mettent à profit leurs capacités naturelles de détrousseurs pour quérir le moindre billet.

C’est Jacques Veissid qui prend les rênes de cet opus chaleureux de par l’énergie débordante déployée par les champions de la fauche. Selon un programme qu’il maîtrise à la perfection, il signe des textes très éloquents et bien touffus. De fait, il entraîne ses personnages à l’humeur égale (voir Les Pieds Nickelés "Voyagent", "Font du cinéma", "Contre Croquenot"…), dans un grand lessivage dans lequel on ne compte pas les coups tordus portés à autrui.

On se gausse généreusement de cette avidité à soutirer malhonnêtement leur subside d’individus dont la crédulité est portée à outrance. Et plus c’est fort, plus on rie. La maréchaussée n’est nullement épargnée et subit elle aussi les ravages taquins de ces "messieurs propres" du trottoir. Chose assez rare, grâce à la verve abondante de Jacques Veissid, les aventures se déroulent dans le même domaine (le pressing) du début à la fin.

Le trait de Pellos ne faiblit pas. Au contraire, il gagne en énergie. Sur les ¾ des fourberies "nickeléennes", on assiste à une mise en scène graphique bien déliée, exhalant une exubérance en position essorage. La finesse du dessin est très appréciable et d’une expressivité redoutable. Les situations comiques s’apprécient à tour de bras dans un moussage exponentiel dans lequel se détachent avec brio les 3 buandiers malhabiles. Le seul bémol réside dans la réalisation du dernier ¼ qui apparaît moins approfondi graphiquement dû certainement à un manque de temps. Au passage, on reconnaîtra "l’idole des jeunes" qui, sur quelques vignettes, va subir un rinçage en bonne et due forme.

N’hésitez en aucune manière à compulser cet ouvrage, il y est question de blanchiment; pas d’argent sale mais plutôt d’activités malhonnêtes lavables sans mauvaises conséquences perpétrées par 3 tornades blanches au demeurant bien sympathiques.

Par Phibes, le 27 septembre 2008

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