LES PIEDS NICKELES
Jouent et gagnent

C’est la veille de Noël et les Pieds Nickelés ont plutôt le blues à défaut d’avoir du flouze. S’étant faits rabroués après avoir demandé pitance à un restaurateur, ils s’accaparent les lieux pour organiser eux-mêmes un réveillon dont les clients se rappelleront longtemps. Les poches bien remplies et considérant le trafic lucratif de certains grosses sociétés décrié par la presse, les trois larrons se transforment en inspecteurs des fraudes zélés. Ayant touché encore une fois à la corne d’abondance, ils achètent une fabrique de rondelles dans l’intention de flouer les acquéreurs potentiels. Sans résultat probant, ils se mettent alors dans la peau de contrôleurs des prix et dans celle de fans très intéressés du ballon rond.
 

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur PIEDS NICKELES (LES) #103 – Jouent et gagnent

Comme au jeu de la roulette, les Pieds Nickelés tentent leur jeu, savent voir rouge quand il le faut et gagnent prestement. Certes, le jeu en question n’est pas à proprement parlé très légal mais à l’avantage de voir à l’œuvre un trio débrouillard dans de nouvelles arnaques. Au nombre de six sous épisodes, elles font l’apologie de l’opportunisme coutumier et outrancier de ces trois forçats du détroussement, prêts à jeter leurs dévolus débordant de vénalitésur des victimes bien ciblées à la fortune volatile.

Ici encore, Montaubert ne baisse nullement la garde et tire, une fois de plus avec une facilité déconcertante, à boulets rouges sur tout ce qui bouge (à la condition que le bourlingue visé soit gros comme ça et que son possesseur soit doté d’une naïveté confondante). Aucun métier ne rebute nos sympathiques bandits quand il s’agit de récupérer du sonnant et du trébuchant. Aussi, les verrons-nous assurer sans scrupule les professions (avec un tout petit "p") de restaurateur de fortune à arbitres malhabiles dans un enchaînement à couper le souffle.

Dans cet album, l’on appréciera plus particulièrement le gros clin d’œil à l’équipe française de foot qui à l’époque de la publication de l’album se distinguait à savoir l’A.S. ST Etienne (les Verts de Robert Herbin). En effet, toute l’équipe sera mise en contact avec les Pieds Nickelés et en pâtira à une certaine mesure.

Le geste de Pellos reste fluide, énergique. Son graphisme garde une fraîcheur évidente qui donne à l’ensemble de ces aventures un attrait permanent. On approuvera sans contexte son travail pointu de portraitiste concernant la représentation des joueurs de Saint Etienne qui rappelle à notre bon souvenir les premiers amours de ce dessinateur en tant que journaliste sportif.

Jouer et gagner est l’adage de ces professionnels du détournement de fonds qui, fort de leur avidité incommensurable, ont de quoi rendre vert tous ceux qui sont dans leur collimateur. Un épisode à l’humour débridé.
 

Par Phibes, le 15 juillet 2009

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