LES PIEDS NICKELES
Contre les fantômes

N’étant forcément heureux à la pêche au menu fretin, les Pieds Nickelés s’essayent à celle au gros plein d’oseille. L’occasion leur est donnée lors d’une rencontre fortuite avec le célèbre multimilliardaire baron Héron Petit Patapon. S’invitant en son château gigantesque équipé dernier cri, les 3 filous s’aperçoivent que la demeure est une véritable place forte bien gardée. Mais cette dernière présente une faille, c’est qu’elle est hantée par les fantômes des frères du baron dont l’apparition va donner des idées à la triplette infernale. Pour une question de gros sous, les Pieds Nickelés sont prêts à se mesurer à n’importe quoi… même des fantômes !

Par phibes, le 1 janvier 2001

Notre avis sur PIEDS NICKELES (LES) #72 – Contre les fantômes

L’ambiance ectoplasmique du château de la Hausse des Prix transforme nos 3 héros en chasseurs de fantômes bien intéressés. Loupes à la main et mauvaises idées en tête, ils partent pour de nouvelles péripéties qui vont faire vibrer les fondements de la haute noblesse.

A ce titre, un nouveau scénariste intègre la longue série et vient tirer les ficelles de son aventure aussi grosses que des cordes d’amarrage. Il s’agit de Duc (de son véritable nom Bernard Ducourant) qui  se substitue à Montaubert ou à Lortac le temps de cet épisode. Investi d’une obligation de maintenir l’hyperactivité des personnages dont il prend les rênes, celui-ci, fort d’une verve délurée, les fait déambuler dans les couloirs sans fin d’une forteresse démesurée, techniquement évoluée en matière de protection mais conservant à l’ancienne la matière première dont raffolent nos sympathiques personnages.

Duc pousse à l’extrême le concept de l’opulence en caricaturant le propriétaire des hauts lieux. Fumant des barreaux de chaises qu’il allume avec des billets de banque, bien en chair et naïf comme il se doit, un rien fantaisiste et colérique, portant monocle en toute circonstance, il est de ceux qui rechignent à soustraire de leur immense fortune le moindre petit subside pour payer leur personnel. Anti-maoïste à fond et fidèle à ses convictions seigneuriales malgré un délestage complet de sa richesse, le baron Petit Patapon est une parodie aristocratique bien risible.

Pellos seconde son scénariste parfaitement et signe des dessins toujours aussi pleins de fougue et débordant d’un humour bon enfant. Par son trait épuré et vif engendrant une grande sympathie pour ses personnages, il sacralise en quelque sorte leurs mauvaises actions que l’on prendra toutefois au dernier degré. Les courses-poursuites abondent et sont exécutées dans une loufoquerie qui ne peut que pousser à la rigolade.

Les Pieds Nickelés lancés dans une chasse aux esprits vénaux, c’est dans cet épisode fantomatique surprenant, bien déchaîné, dont, à coup sûr, on n’en reviendra pas, "spectralement" parlant !

Par Phibes, le 14 novembre 2008

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