LES PIEDS NICKELÉS, LA COLLECTION
Les Pieds Nickelés soldats

Ayant dilapidé leur dernier pécule, les Pieds Nickelés se voient bientôt embauchés pour faire de la représentation théâtrale. La réussite est totale si bien que le trio décide de le fêter dignement en s’octroyant un gueuleton de derrière les fagots. Au vu de l’addition, ils trouvent le moyen de se soustraire à leurs obligations et finissent par prendre la tangente. Arrêtés par la maréchaussée, les trois larrons filent tout droit en prison et bénéficient d’une opportunité anglaise pour mettre les voiles pour le lointain Pelouchistan. En ces lieux exotiques, ils tentent de flouer le radjah du coin mais se voient eux-mêmes victimes de leur supercherie. C’est alors que fuyant la vindicte du prince, ils se substituent à trois réservistes français malheureux. Lors d’un contrôle de papiers, les Pieds Nickelés sont embarqués manu militari à la caserne militaire. Là, obligés de servir les couleurs coloniales du drapeau national français, ils sont affectés à leurs postes respectifs, Croquignol en tant que juteux, Filochard, en aide major et Ribouldingue en simple soldat. Il ne fait aucun doute que leur immersion dans la grande muette va faire des éclaboussures qui ne vont pas tarder à avoir des répercussions sur les sultanats voisins.

Par phibes, le 14 mai 2014

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Notre avis sur PIEDS NICKELÉS, LA COLLECTION (LES) #31 – Les Pieds Nickelés soldats

Parue initialement en 1950 dans les numéros 20 à 25 du Journal des Pieds Nickelés, cette aventure nickeléenne s’est vue ensuite publiée en album complet sous le couvert de la Société Parisienne d’Edition en 1951. Ledit album portait le numéro 16. Aujourd’hui, grâce à la résolution commerciale du groupe Hachette, elle revient, de façon aléatoire, sur le devant de la scène pour nous faire assister à la conscription surprenante des trois hurluberlus créés par Forton et repris par Pellos.

Ce tome possède toute la puissance joviale et machiavélique qui caractérise les fameux personnages. En effet, grâce à l’inspiration enjouée de Montaubert, intervenant en tant que scénariste, l’on peut découvrir une aventure aux circonvolutions rapides, l’on pourrait presque dire époumonante, dans laquelle Croquignol, Filochard et Ribouldingue vont faire preuve d’une hyperactivité extraordinaire (surtout dans la première partie de l’ouvrage). A cet égard, entre le moment où ces derniers passent sur les planches jusqu’à celui où ils sont intégrés dans la caserne française du Pelouchistan, les trois artistes accumulent les faits à la vitesse supersonique, trahissant ainsi un débordement pour le moins grisant. Il va sans dire que ce qui se passe après leur enrôlement de force dans la grande muette n’a certes, rien à envier aux premières péripéties. En effet, elle a plutôt a tendance à poser un peu plus leurs filouteries, dans des arnaques qui évidement ne sont pas de nature à servir le drapeau mais de préférence leurs ambitions personnelles.

De fait, au regard de la tournure ubuesque des évènements gérée de main de maître par un Montaubert en verve et surtout inspiré par l’époque coloniale et les senteurs orientales, l’on ne manque pas de se gausser. Assurément, malgré leur grand âge (plus que centenaires), les Pieds Nickelés restent dans des dispositions profiteuses toujours simplistes, on ne peut plus revigorantes et surtout indémodables.

Graphiquement, Pellos tient la grande forme. Mettant en scène pour la cinquième fois les personnages de Forton (rappelons qu’il a repris la série en 1948), le dessinateur nous gratifie d’un trait énergique, plein de fébrilité qui servent tout particulièrement les appétits des trois sympathiques bandits.

Un épisode excellent complété d’un dossier technique généreux qui a bien sûr un petit coup de vieux mais qui restent dans des dispositions humoristiques ô combien rafraîchissantes.

Par Phibes, le 14 mai 2014

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